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Re: La soudure a l'arc pour les nuls

MessagePosté: Mer 27 Juin 2012 14:44
de wizzer
Bonjour,

c'est mon premier post ici et la soudure est mon domaine, je vais donc essayer vous éclairer un peu sur le sujet.
Les informations de températures correspondent au cycle d'étuvage nécessaire pour ce type d'électrodes.
Ces indications veulent dire qu'il convient d'étuver ces électrodes à 300/350°C pendant 1h30. Ce cycle ne peut être répété que 3 fois, sinon l'enrobage se désolidarise de l’âme. L'étuvage permet de sécher les enrobages qui captent l'humidité de l'air afin d'éviter au maximum la présence d'hydrogène lors du soudage.

Il existe de nombreux types d'enrobages : acide, cellulosique, basique, rutile, rutilo-cellulosique, etc... Dans la pratique, seuls les enrobages rutiles, rutilo-cellulosiques et basiques sont employés couramment.

Les électrodes à enrobage rutile et rutilo-cellulosique sont les plus employés pour les travaux de "bricolage". Elles sont moins chères que les électrodes basiques, déposent un métal plus souple et plus tendre, plus facile à meuler et à redresser. Elles se soudent toujours en polarité directe, soit l'électrode au (-) ou en alternatif ce qui présente peu d’intérêt. Elles sont plus faciles à amorcer car l'enrobage est conducteur, elles demandent donc moins de tension à vide, paramètre qui pêche souvent avec les postes de petites capacités grand public.

Elles ne sont pas pour autant faciles de mise en œuvre car elles forment un laitier épais, opaque (difficile voire impossible de distinguer clairement le bain de fusion) et visqueux (tendance à se loger dans le fond des angles qui empêche l'arc d'atteindre la racine surtout en sous-intensité). L'emploi de cellulose dans l'enrobage est de plus en plus fréquent, ça permet de limiter le volume de laitier et sa viscosité. Elles sont plus faciles d'emplois que les rutiles classiques mais donnent des aspects moins réguliers et moins brillants.

Elles sont très peu utilisées dans l'industrie, son domaine d'application est : la serrurerie, ferronnerie, chauffage, petite chaudronnerie, réparation, soudage des gazoducs, etc...

L'électrode à enrobage basique est l'électrode industrielle par excellence, elle permet d'obtenir des caractéristiques mécaniques élevées. Elles nécessitent un étuvage afin de sécher l'enrobage qui captent l'humidité de l'air pour éviter la formation de soufflures (hydrogène issu de l'eau emprisonnée dans le métal pendant sa solidification). Sur les paquets, il est toujours indiqué de souder l'électrode au (+). Dans le cas du soudage de fines épaisseurs, la polarité peut toutefois être inversée. Elles sont plus chères, plus contraignantes à utiliser, beaucoup plus difficiles à amorcer que les rutiles et le maintien de l'arc est plus précaire. Pour un usage confortable, elles demandent des générateurs (postes à souder) professionnels.

Pour reconnaître la nature de l'enrobage, regardez l'étiquette sur le paquet. On ne le voit pas sur les photos postées ici, mais il y a un encart avec 2 ou plus désignations normalisées :
- EN ISO XXXX (normes européennes et internationales),
- AWS XXXXX (normes américaines en soudage).

Regardez la dénomination en norme EN ISO, elle commence toujours par E suivi par quelques chiffres sur les caractéristiques mécaniques, puis une lettre ou deux en majuscule, c'est elle qui caractérise le type d'enrobage :
- R : rutile
- RR : rutile enrobage épais (meilleurs aspect que la rutile, soudage en position plus difficile)
- RC : rutilo-cellulosique (moins bon aspect, soudage en position facilité)
- A : acide (complètement disparu de la circulation)
- O : oxydant (pareil)
- C : cellulosique (soudage des pipelines exclusivement)
- B : basique

J'ai lu ici à de nombreuses reprises que l'intensité (ampérage) se règle en fonction du diamètre de l'âme de l'électrode, c'est vrai mais pas seulement. Ce réglage dépend aussi des épaisseurs à assembler, de la géométrie de l'assemblage (soudure en angle intérieur/extérieur, bout à bout, avec écartement, sans écartement, etc...) ainsi que la position de soudage.

Ci-joint l'extrait de l'ancienne norme française qui a été reprise pour les normes EN et ISO.

En espérant vous avoir été utile.