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Taillanderie - Qui sont les derniers taillandiers ?

MessagePosté: Dim 22 Fév 2009 18:24
de thierry loeve
Prix Betancourt 2006 : http://www.tribune-orleans.fr/Portraits/Bernard-Solon-le-dernier-taillandier-de-France.html dans People- Portrait du 13/09/2007.
Il existe une présentation plus complète dans la revue Fèvres de janvier 2006.

Re: Taillanderie - Qui sont les derniers taillandiers ?

MessagePosté: Dim 22 Fév 2009 19:14
de Metal Connexion
Il existe un joli portrait de Bernard Solon par Philippe Bachelier... même si on peut reprocher et à l'article et à la photographie de souligner l'aspect quasi-muséal, conservatoire de leurs regards.
L'adresse de sa taillanderie :
Taillanderie Alexis - Bernard Solon
29, rue du Poirier
45000 Orléans
tel: 02 38 53 91 87

On peut aussi citer
Taillanderie La Bombarde - Pascal Lavaud
rue de la Grande Fontaine
Manoir des Tours
19240 Allassac
tel. : 05 55 84 70 10
Site Internet : http://www.forgepascallavaud.fr/

Ou, Cyrille Diovada qui a présenté sa taillanderie La Forge d'Agéio :
La forge d'Ageio
Quartier de l'Eglise
65130 Bulan (Hautes-Pyrénées)
mail : contact@laforgedageio.com

Re: Taillanderie - Qui sont les derniers taillandiers ?

MessagePosté: Dim 22 Fév 2009 19:20
de roseleur
l'aspect quasi-muséal, conservatoire de leurs regards.

c'est un regard réaliste...

Re: Taillanderie - Qui sont les derniers taillandiers ?

MessagePosté: Mer 25 Fév 2009 21:21
de feron11
Bonjour a tous
Merci d'avoir citer "la forge d'Ageio" (C'est moi).

D'abord un premier point.Qu'est ce que la taillanderie?
C'est la forge du taillant, donc de tous les outils taillants dont la coutellerie qui en est une spécificité.
De part la même, la fabrication de tous les outils.(Outils à main bien sur).
De la martellerie à ....tout.
Outils à percussion frapper (Ciseau burin) ou outils à percussion lancer (marteau , hache)
Outils de la terre, outils des métaux, outils du bois, de la pierre,....
L'outil etant le prolongement de la main.

Pour ma part et à ma connaissance le dernier taillandier dans les regles de l'art est Mr Bernard Solon .
Pour information, Profiter de Mr Solon puisqu'enfin il à commencer à faire des formation en taillanderie.(Voir Magazine Fèvres)
Je ne connait pas d'autres endroit ou faire de la formation en taillanderie (Hors mis une initiation chez Métallica).
Si vous avez des adresses n'hesiter pas.

Personnellemnt j'ai eu peut de contact avec des taillandiers.
J'ai pu acheter un peu de materiel à Mr Mathieu taillandier à Prades dans le 66 (A l'epoque il avait deja cesser la taillanderie pour raison de santé)
J'ai pu faire un petit stage Chez les Fères Alary à Cahuzac dans le 81 sur vère (ils sont actuellement à la retraite et l'entreprise est fermé)
Il me semble que "Les forges de la montagne noire" à Soreze dans le 81 ont repris une partie de l'activité .
Mais deja les fréres Alary travailler de facon semi industrielle, en moyenne 6000 à 8000 outils à l'année deja une difference par rapport au travail de mr Solon
J'ai pu effectue un micro stage chez Auriou à St Juery dans le 81 (Entreprise de plus de 20 personnes et 55000 outils à l'année) Malgré tout c'est un travail artisanal de très bonne facture.
Mais l'entreprise à fermée, Il me semble qu'elle à redémarrer avec d'autres investisseur et s'apelle maintenant "La forge de st Juery"
et puis j'ai donc fait l'initiation chez Moretti puisque c'est mon école de référence en Métallurgie (mais c'est un autre sujet.)

D'un autre coté, je me doute qu'il reste encore beaucoup d'ancien en taillanderie, mais il doivent etre referencer en tant que forgeron,
D'ailleurs tout forgeron de village d'antan etait en general taillandier puisqu' à la base ils travailler pour le village, il faisait forcement des haches pour le bois, reparer les charrues etc....
Donc tout les anciens ont quelque peu toucher à ce métier, il reste donc encore beaucoup à apprendre.

Voila mes connaissances en matière de taillandier.
Tchao @+

Re: Taillanderie - Qui sont les derniers taillandiers ?

MessagePosté: Mer 25 Fév 2009 21:26
de thierry loeve
Merci feron11 pour ce retour,
Est-ce qu'à part la technique, il existe des outils spécifiques au taillandier, hormis ceux du forgeron lambda ?

Re: Taillanderie - Qui sont les derniers taillandiers ?

MessagePosté: Mer 25 Fév 2009 21:48
de feron11
A ma connaissance non.
Hormis que si tu travailles seul, il est commode d'avoir au moins un martinet, une presse et une forge de type four où tu peux mettre plusieurs pièces au feu.
Le problème de la taillanderie est :
Si tu fait des pièces uniques, le prix est élevé mais tu n'as pas forcement besoin de ces outils,
si tu faits de séries (grandes, moyennes, petites ou très petites), forcément, tu baisses les couts... Là je pense qu'il est confortable d'avoir au moins çà.
Bien sûr, il faut un stock de pinces, matrices, tranches, etc...

Tchao @+

Re: Taillanderie - Qui sont les derniers taillandiers ?

MessagePosté: Ven 1 Mai 2009 22:23
de bpc
thierry loeve a écrit:Merci Feron pour ce retour,
Est-ce qu' à part la technique, il existe des outils spécifiques au taillandier, hormis ceux du forgeron lambda ?

Fondamentalement non, il y a cependant des aménagements, comme cela est propre à chaque métier de la forge.
Là tout de suite, je pense à l'enclume.
- Ils affectionnent souvent les enclumes de maréchal-ferrant, c'est à dire des enclumes de 200 k., dont la corne ronde très pointue, finit au millieu de la table, bombant cette dernière. C'est très pratique pour étirer le métal. on a pas trop besoin de plat sur l'enclume pour cette activité ;
- Ils ont souvent pas mal de poinçons et de mandrins pour faire l'œil des outils ;
- Ils ont aussi des juges de paix, barres d'aciers servant de levier pour aligner ou désaxer le tranchant par rapport à l'œil ;
- Souvent aussi, un four assez volumineux pour tremper les outils comme les fourches ;
- Des bacs de trempe de différentes natures (eau, huile, graisse) avec les accessoires qui vont avec ;
- Ils préfèrent les marteaux à ressort plutôt que les pilons. (Le "coup de fouet" des ressorts est intéressant pour forger l'acier mince) ;
- Des pinces plates de coté avec crochet, pour saisir les haches ou autres, par l'oeil ;
- Une grosse meule à eau pour l'affûtage ;
- Quand on peut, une puissante cisaille hydraulique ou mécanique pour couper le métal à chaud.

Re: Taillanderie - Qui sont les derniers taillandiers ?

MessagePosté: Sam 2 Mai 2009 09:45
de bernard
bonjour,
dis moi féron11, qu'appelles-tu un forgeron ancien ?

Il est vrai qu'aujourdhui encore, des forgerons de secteur rural (à la retraite) pour assurer leurs fin de mois pratique la taillanderie (ce n'est pas encore mon cas).
Par contre, avec la crise et les outils de grande distribution, les artisans maçons, tailleurs de pierres, carreleur, couvreurs, et autres utilisant des machines électropneumatiques viennent nous voir pour des rebatures (sans compter les loueurs).
Il y a là matière à travailler et voir mème matière à proposer d'autres outils plus artisanaux plus adapté à leurs besoins.
Actuellement, on est moins dans un retour aux vraies valeurs que dans une période transitoire ; et si l'on veut que ce marché se développe, nous devons avoir une force de propopsition et pourquoi pas d'innovation.

Bien connaitre les professions et leurs gestes permet de repondre à un besoin spécifique.
La rebattre des socs de charrues n'est plus en vogue mais les métiers de la terre bougent et le bio à besoin de nous.
Dans le qualitatif, il y aura toujours du travail pour les passionnés.

Re: Taillanderie - Qui sont les derniers taillandiers ?

MessagePosté: Sam 2 Mai 2009 12:30
de alain valette
bonjour a tous,
J'ai parcouru ce sujet passionant qui me touche de près... je me permets de vous donner mon point de vue d'un coté généraliste.

En effet, les forgerons d'antan étaient dans les villages ; les taillandiers, charrons, forgerons, métalliers toujours prêts au travail, la forge quasiment jamais au repos... Les temps ont changés : ils ont presque tous disparu.
Une anecdote : la "tribu" à laquelle j'appartiens, est issue d'un hammeau du tarn (81) d'au moins 150 habitants au plus haut de sa population dans les années 1850. Actuellement, il ne doit pas rester plus de 30 habitants a l'année. Et bien, dans ce petit village rural ,il y avait 2 forgerons/taillandiers en activité et une scierie. Les forgerons étaient mes arrières arrières ailleuls.

De nos jours, il n'y a plus aucune activité artisanale. Celle ci a migré vers la ville et a eu son heure de gloire jusque dans les années 1980. La viticulture et l'agriculture, comme il en est débattu sur les post précédents, ont besoin de ces metiers. Cependant, je constate que ceux-ci ne sont pas en augmentation sur mon secteur.
De nos jours, il est difficile de trouver de bons artisans et de bonnes écoles de formation (les jeunes boudent pour la plupart ces métiers).

Les besoins des "usagers" se sont modifiés avec le temps : les machines sont de plus en plus grosses, puissantes et les pièces d'usures sont soumises à la loi du marché, "on répare pas, on change" ... meme si la qualité n'est pas souvent au rendez-vous.
J'ai constaté aussi que de nos jours, une grande majorité des propriétaires terriens, agriculteurs ou viticulteurs, ont un outillage privé quasiment aussi important que les artisans de l'époque. Et si les gestes des métiers ne sont pas faits tout le temps dans les "règles de l'art", ils se débrouillent par eux-mêmes pour entretenir et réparer le matériel, épuisant par ce fait, lentement mais inexorablement le travail artisanal et la survie de ces métiers.

En ce qui concerne les accessoires des machines des amateurs ou entrepreneurs, rebattre une pointe n'est pas forcement une opération économiquement rentable (de nos jours) ; certain clients préférant acheter des pointes neuves que de laisser le matériel à rebattre. Le peu qui reste a faire fond comme neige au soleil.
Tout un métier qui fout le camp et qu'il est difficile de maintenir.

Mon analyse n'est pas pessimiste mais simplement une constatation des habitudes de consommation. Je précise que ce n'est pas ma formation professionelle et que je ne connais pas toutes les pages du grand livre du métier. Dans tous les cas, je suis content de constater qu'il existe encore des artisans capables de transmettre leur savoir et d'une grande compétence.

Re: Taillanderie - Qui sont les derniers taillandiers ?

MessagePosté: Sam 2 Mai 2009 21:57
de bpc
J'ai envie d'aller dans le même sens qu'Alain et d'inciter à la prudence si l'on désire s'engager dans une carrière de taillandier :
En général, on ne prend qu'aux alentours de 5€ pour reforger une pointe de marteau piqueur : pas évident de gagner sa journée avec ça !

Un de mes voisins fait ce boulot, mais il est le seul pour une aglomération de plus d'un demi-million d'habitants.
Par contre, il travaille pour les services publics, les loueurs de btp, les entreprises de l'eau, de l'electricité, etc... Il a souvent à forger des chariots de super marché plein à rabord de burins... comme quoi, il existe quand même des pistes.
J'ai vu aussi que beaucoup de pièces tranchantes de machines agricoles en provenance de chine, ne se vendent que quelques euros.

Si on a des compétences variées, on peut soutenir une activité de forge :
Par exemple, si on est un bon soudeur, on peut réparer les godets de pelleteuse (une tôle bleu découpée, soudée avec des baguettes inox), etc...
C'est toujours travailler l'acier, j'aime bien ce genre de boulot varié.

Ce qui joue en faveur des gens motivés, c'est que je trouve que le niveau baisse pas mal dans les métiers manuels : il y a donc à faire pour ceux qui ont envie de se "décarcasser".