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Quelques images de l'affûtage d'une paire de ciseaux :
Égalisation des pointes:

Dérouillage :

Démontage :

Meulage (planche, talon, portée) :

Polissage:

Morfilage :

Les ciseaux remontés :

Intéressant !
Est-ce qu'il n'y a pas des précautions à prendre pour ne pas perdre l'ajustage et le contact entre les tranchants des deux lames de ciseau ?

Oui, mais c'est toute une histoire !
Il faut n'avoir qu'un point de contact entre les deux lames tout au long de leur course. Le plus difficile est de le faire couper au début.

Il y a plusieurs réglages pour faire couper une paire de ciseaux, mais la chose la plus importante est que les lames soient voilées comme une pale d'hélice : ainsi, elles forcent l'une contre l'autre pour pouvoir couper. Si les lames étaient droites, le tissu, par exemple, se glisserait entre les lames, sans être coupé.

Comment revoiles-tu ?

Normalement, le voile a été donné à la fabrication.

Si le ciseaux est en bon état, il "suffit" de maintenir ce voilage. C'est simplement la "posée" sur la meule qui doit respecter cette forme. Sur la meule, on sent le ciseau se relever au fur et à mesure de la progression.

Mais souvent, le voile n'est pas bon : mauvaise fabrication, déformation, le client a essayer d'affûter lui-même, etc...
Là, il faut "imposer" une nouvelle forme sur la meule à eau. C'est une question de pression sur la meule là où on désire creuser.

Si la déformation est trés grande, on procède par percussion avec un marteau "piquet". C'est un marteau à panne pointu, qui en s'enfoncant dans l'acier, l'étire.

(C'est de plus en plus difficile d'affûter les ciseaux, parce qu'ils sont de plus en plus de mauvaise qualité.)

Excellent reportage photos. Merci.
Il est clair que les ciseaux modernes sont souvent difficiles à affuter, alors que les vieux tout rouillés s'affutent habituellement assez aisément.

Par contre, aurais-tu un truc pour démonter les ciseaux un peu récalcitrant ? C'est souvent difficile, et les pas de vis se détruisent d'un rien sur les différents ciseaux que j'ai eu à démonter.

il y a plein de petits trucs, mais une bonne manière est de chauffer la vis avec une petite lampe a souder, puis de refroidir brusquement à l'eau froide.

Pour dévisser, on pose le ciseau ouvert en croix sur l'établi, on pose verticalement le tournevis sur la fente de la vis.
Pendant que l'on appui de toute sa force sur le tournevis, on tourne la branche taraudée avec l'autre main.

une bonne manière est de chauffer la vis avec une petite lampe a souder, puis de refroidir brusquement à l'eau froide.

C'est une technique pour dévisser n'importe quelle vis rouillée même depuis 300 ans. Il faut que la vis chauffe au rouge.
Je préfère une chauffe plus précise et plus forte avec une toute petite buse de chalumeau.
C'est la deuxième solution après le dégrippant ou le pétrole.
Il ne faut jamais forcer au delà de la déformation de la fente de la vis.
Se méfier aussi des vis qui auraient été matées. Dans ce cas, il faut enlever ce "matage" par meulage quitte à changer la vis ensuite. De toute manière, le filetage d'une vis matée est est généralement abîmé.

Pour ma part, je chauffe la vis avec un micro-chalumeau à cartouche de gaz.

Dans le cas d'un ciseau, il n'y a pas besoin de chauffer au rouge. Au contraire, vous risquez de déteriorer le filetage et d'avoir trop de jeu au remontage.
En fait, un fer à souder ou un gros clou chauffé au rouge et appliqué sur la vis, suffisent.

Il est vrai que j'ai souvent affaire à des vis très rouillées, et dans ce cas, la chauffe modérée est insuffisante. Sur les ciseaux, ce n'est généralement pas le cas.
Le choc thermique fragilise l'interface entre la vis et son logement, la chauffe au rouge rend la rouille pulvérulente. Les deux associés permettent de venir à bout dans pratiquement tous les cas.
Lorsque la rouille est très épaisse, une détérioration du filetage est inévitable mais est souvent préférable à la casse de la vis dont l'âme saine s'est très affinée.