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Traitements thermiques de recuit

MessagePosté: Mer 20 Juil 2011 13:30
de lamoksha
Voici un diagramme, qu'il ne me semble pas avoir vu sur le forum, pour ceux que cela intérresse , montrant les différents types de recuit, et les franges de températures associées : lien
Ceci dit, La difficulté d'un contrôle de température à + ou - 10° par oscillation autour de A1, pendant plusieurs heures, sans un équipement adéquat rend l'opération plutôt illusoire, d'après ce que m'en a dit un métallurgiste de métier.
Personnellement, je bute un peu là-dessus, mais bon... Par défaut, je me raccroche à mes tests et essais, dont je ne suis pas avare. C'est vrai aussi que j'ai le temps, pour ça.

Re: Traitements thermiques de recuit

MessagePosté: Mer 20 Juil 2011 13:54
de Xav41
En effet, ce diagramme est très utile pour comprendre le comportement du fer lorsqu'il est chauffé et l'influence du carbone sur les différentes températures de fusion par exemple. Encore faut-il savoir le lire... J'ai eu ça en cours, c'est assezl compliqué pour un novice avec un professeur qui connait cela sur le bout des doigts alors pour une personne autodidacte, ce doit être un calvaire.

A1 correspond à la température (727°C) où les cristaux d'atome de fer d'abord cubiques centrés (CC) changent d'organisation pour devenir cubiques face centrée (CFC). Le probléme est que cette transformation est loin, très loin d'être instantanée.

Dans les manuels, on trouve une durée d'environ 1 minute pour 1mm d'épaisseur. Un traitement de plusieurs heures indique donc une piéce assez grande, rien que pour atteindre la température effective de A1 en plein coeur de la piéce et être homogène.

En théorie, la trempe (pour un acier simple) peut s'effectuer dès cette température puisque la forme martensitique formée lors de la trempe est quadratique (un rectangle avec 4 atomes de fer et un atome de carbone) provient de l'emprisonnement d'atome de carbone, plus gros que ceux de fer, dans des mailles d'atome de fer.

Je ne me rappelle plus l'épaisseur de la lame, mais je doute que le traitement, une fois arrivé à A1, dure plus de 15 minutes si on veut faire prendre à coeur.
Ici la trempe peut très bien être prise sur les tranchants, superficielle au niveau de l'arête centrale et inexistante à coeur par gradient de température.

Re: Traitements thermiques de recuit

MessagePosté: Mer 20 Juil 2011 14:10
de lamoksha
Bien. En fait, il m'a été précisé, par la personne en question, ce type de maintien (plusieurs heures) à propos d'une lame de 5mm d'épaisseur, et c'est bien la raison, pour laquelle je bute encore pas mal sur ce problème...(Je parle bien de recuit! non pas de maintien à T° de trempe )
Et, je suis bien d'accord, que si les diagrammes tels celui-ci, sont lisibles, ce qui se passe derrière est assez coton à assimiler d'une manière très juste.
Personnellement, je m'aide comme je peux, mais me raccroche surtout à ce que je peux tester et expérimenter en veillant à la reproductibilité des résultats.Par contre, je n'utilise que 4 ou 5 aciers(peu) différents, si je classe le 100c6 à part : çà aide, à mon niveau...

Re: Traitements thermiques de recuit

MessagePosté: Mer 20 Juil 2011 16:10
de Xav41
Ah, je vois pourquoi il parle d'un recuit aussi long.
Dans l'industrie, pour 'dé-tensionner' les métaux aprés travail à chaud, par exemple forgeage, on pratique un recuit trés long où la pièce se déforme énormément sous l'action des forces qui se libérent.
La piéce est ensuite souvent usinée à la forme finale.

Si je me souviens bien de la vieille cassette qu'on nous a montrée, c'est ce qu'ils font pour les enclumes de nos jours ou les grosses piéces. Et justement, pour de grosses piéces, ce recuit prend très longtemps : des semaines voire des mois. Ce sont des recuits industriels majoritairement.
Je doute qu'un coutelier, même professionnel, fasse un tel recuit.

Personnellement, je pense que la thèorie c'est bien mais la pratique, c'est mieux. On a beau tout savoir sur la théorie d'un principe, il y a très peu de chance que l'on arrive à réaliser ce que l'on veut du premier coup.
Utiliser peu de nuances d'acier, connues me semble aussi une bonne chose : on apprend ainsi à maitriser ce matériau, on le connait, on fait "ami-ami" avec lui, et au final on connait mieux le matériau qu'un fanatique de théorie.