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Bonjour, on m'a conseillé de poser mes innombrables questions en ce lieu et c'est donc ce que je m'empresse de faire :
Je sais que la trempe sert a durcir l'acier... mais je voulais en connaitre la méthode et aussi vos méthodes.

• Peut-on utiliser des huiles de moteur usées car ceux-ci sont extrêmement riches en carbone ?
• Combien de fois doit-on répéter le trempage pour obtenir la rigidité voulue sans que l'acier ne devienne trop cassant et fragile ?

En gros, j'aimerais que l'on me montre comment tremper et avec quoi.
Merci

Personnellement, je trempe à l'huile végétale (tournesol la moins chère), l'huile moteur étant tout de même très toxique.
Après on ne trempe qu'une seule fois, les qualités de la lame dépendent de l'acier employé et de l'ensemble des traitements thermiques (abr : TT). Que l'on me corrige si je me trompe !

kradlwo a écrit:Peut-on utiliser des huiles de moteur usées car ceux-ci sont extrêmement riches en carbone ?

Premièrement, ton acier doit être suffisamment carboné dès le départ si tu veux qu'il prenne la trempe. Cela dit, on peut toujours lui appliquer quelques petits traitements pour encore l'augmenter.

• travailler en zone réductrice dans la forge : là, le taux d'oxygène est bas, donc tu es en excès de carbone qui ne demande qu'une chose, entrer dans ta lame,
• envelopper ta lame dans un mélange d'argile et de charbon de bois et la maintenir le temps voulu à température de trempe pour diffuser le carbone dans la lame,
• frotter ta lame avec une matière contenant du carbone (bois, corne, graphite) toujours en la laissant à température de trempe, et faire ça le temps nécessaire

Le temps voulu ou nécessaire, c'est quoi ? La diffusion du carbone est très lente : on parle de 1mm/h à 1000°, tu te rends donc compte qu'il est vain de vouloir pratiquer de la sorte !
je te conseille donc un bonne huile végétale : pense que tu vas en respirer les vapeurs et que tu va tartiner ton pâté avec la lame que tu as trempée.

Combien de fois doit-on répéter le trempage pour obtenir la rigidité voulue sans que l'acier ne devienne trop cassant et fragile ?

Si c'est bien fait, une seule fois suffit.
Ce qui évite à ton acier d'être trop cassant, ce n'est pas la trempe, mais les revenus que tu vas lui appliquer tout de suite après la trempe.

Je rebondis sur ta réponse LC en posant la question suivante :
Pourquoi effectuer le revenu de suite après la trempe ?

Merci de la réponse.
J'ai entendu dire que la trempe dans l'eau froide ou tiède était non recommandée car les molécules de l'eau et du fer s'entremêleraient durant le procédé et ainsi créeraient de petites fissures ou zones vides dans l'acier.
Je ne sais pas si cela est vrai, mais aillant fait un D.E.P en traitement de surface, je dirais que cela est fort possible.
Qu'en pensez vous ?
Pour l'huile végétale, c'est une bonne idée bien que je ne connaissance pas les composantes de celle si :
Taux de carbone? Taux d'eau? Etc ...

Au moment de la trempe, ta lame subit un énorme choc : à l'intérieur se créent des tensions telles qu'elle peut se briser comme du verre au moindre choc. La preuve, ça arrive même pendant la trempe où tu as des criques (tapures) voir carrément un bris de lame, si la trempe est mal effectuée (trop dure).
Eric Platzen me conseillait même de plonger directement la lame après refroidissement total de la trempe dans de l'eau bouillante : ce n'est pas encore un revenu, mais ça la soulage déjà.

Le revenu va assouplir ta lame et faire diminuer ces tensions internes qui la fragilisent, ça va aussi faire diminuer sa dureté.
Ca se passe par paliers à température donnée : en général, ça va de 200° à 250° pendant 1 a 2 heures, de plus ça finit la transformation martensitique.
En général, on en fait 2 : l'un au palier supérieur, le second à plus faible °. Mais là encore, Achim Wirtz conseille même d'en faire un troisième à plus faible température.

Mes trempes d'hier soir ont été faites de la sorte : 230°-1h30 refroidissement complet >> 200°- 1h30 refroidissement complet >> 180° - 1h.

kradlwo a écrit:J'ai entendu dire que la trempe dans l'eau froide ou tiède était non recommandée car les molécules de l'eau et du fer s'entremeleraient durant le procédé et ainsi créeraient de petites fissures ou zones vides dans l'acier.

Faut écouter tout ce qui se dit, mais pas tout croire.. En fait, c'est un question de capacité a diffuser la chaleur de l'acier.

L'eau a un tres grade capacité a évacuer cette chaleur, l'huile nettement moins quand elle est froide, un peu plus quand elle est chauffée : ce qui veut dire qu'en cas de trempe a l'eau, le refoidissement est si brutal qu'il fait des dégats, surtout sur une lame pré-emouturée, plus fine d'un coté que de l'autre.
Ca dépend aussi de ton acier et de sa grosseur : certains l'accepteront, d'autre pas du tout.
De plus en coutellerie, on travaille sur de très faibles épaisseurs, donc l'eau : a éviter comme la peste, si on ne veut pas de problèmes.

De plus en coutellerie, on travaille sur de très faibles épaisseurs, donc l'eau : a éviter comme la peste, si on ne veut pas de problèmes.

Trés intéréssant, mais comment se fait-il qu'à travers le monde, les forgerons trempent surtout à l'eau ?
Je pense, par exemple, aux kukri, aux sabres et couteaux de cuisines japonais, à notre propre coutellerie ancienne, etc...

Qu'entends-tu par "revenu" ?
C'est un terme qui m'est inconnu.

Voici un petit complément d'informations utiles : lien ; et le chapitre X ici : lien.