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Les peintres orientalistes nous les montrent glissés dans de larges ceintures, et tranchant vers le bas, ce qui me semble assez crédible compte-tenu de la concordance des représentations :

Un peu de nouveauté avec la préparation de la calligraphie qui va être gravée à l'acide sur la lame.
J'ai relevé le texte sur un yatagan ancien. Voici la calligraphie d'origine :



Il faut ramener l'ensemble à une seule ligne, retirer tous les éléments ornementaux (c'est le souhait du client), et ajuster l'ensemble à la courbure de ma lame.



L'alphabet est arabe mais la langue turque. La traduction - sous toutes réserves - serait à peu près a suivante : "Que le possesseur de cette arme soit victorieux, que la famille de son ennemi soit dans une profonde peine"

Un grand merci à Mohamed pour avoir corrigé ma calligraphie hésitante !

Je vois que tu as pensé à les mettre de telle manière qu'on lise bien de gauche à droite ! Je me serais fait avoir à tous les coups.

Il suffit de savoir que la lecture se fait de droite à gauche et de haut en bas. J'ai juste reporté la deuxième ligne à la suite de la première (c'est à dire à gauche...).
La difficulté est plutôt de tirer du modèle initial une calligraphie correcte. D'abord il y a des éléments difficiles à saisir pour un œil non initié en raison des irrégularités du damasquinage. Ensuite il faut éliminer les motifs décoratifs qui ne sont pas des éléments de calligraphie.
Heureusement, un ami de langue arabe a pu facilement la vérifier pour moi, sans toutefois pouvoir proposer une traduction puisqu'il s'agit ici de langue turque. La traduction provient d'une autre forum consacré aux armes "ethniques". Postée par un habitant d'Istanbul, je la pense correcte. Elle est en tout cas cohérente avec le style de certaines des sentences que l'on trouve habituellement sur ces lames (les autres faisant généralement mention du propriétaire, du fabricant, ou de versets du Coran).

Pour faire la gravure proprement dite, il faut recouvrir la lame d'un vernis protecteur, puis reporter le motif sur le vernis. Le report peut être fait à main levée, ou par l'intermédiaire d'un calque que l'on positionne à l'endroit voulu.


Il suffit ensuite de repasser sur le motif avec une pointe dure, ce qui provoque l'adhésion du vernis qui sera ensuite arraché quand on retire le calque. A cette étape, le tracé est très fin et peu régulier, il faudra entièrement le retoucher à la main.

L'étape suivante nécessite de reprendre entièrement le dessin avec beaucoup de précision pour donner le mouvement final de la calligraphie avec ses pleins et déliés. Pour une meilleure précision, le travail est fait à la loupe binoculaire.

BDelor a écrit:L'étape suivante nécessite de reprendre entièrement le dessin avec beaucoup de précision pour donner le mouvement final de la calligraphie avec ses pleins et déliés. Pour une meilleure précision, le travail est fait à la loupe binoculaire.

C'est quoi cet outil Bernard à coté de la lame, un bout de bois affuté ?

C'est mon "calame" fabrication maison, une baguette de bois dur taillée en pointe et soigneusement polie, avec laquelle je reprends à main levée le tracé sur le vernis.

Ok merci,
et ensuite quelle sorte de gravure fais-tu : chimique ou mécanique ?

C'est une gravure chimique, à la manière de l'eau forte. Le vernis permet de limiter l'attache aux zones préalablement découvertes. Le mordant chimique est du perchlorure de fer (moins dangereux que le mordant traditionnel à base d'acide nitrique).