Forum bijouterie, coutellerie, ferronnerie, sculpture, fonderie d'art et restauration - Metal Connexion

Bonjour tout le monde,
aujourd'hui je vous présente un couteau Bowie fabriqué dans une vieille lime de 8mm d'épaisseur.
Au début je me rendais pas bien compte de la taille que ça allait donner, mais fini c'est impressionnant !
Ses caractéristiques sont les suivantes :

Lame en acier vieille lime.
Épaisseur au plus épais contre la garde de 8mm.
Largeur de lame de 4 cm.
Longueur de lame de 25 cm.
Longueur totale du couteau de 43 cm.
Garde forgée en acier XC75.
Manche en bois de cerf.
Montage sur soie traversante vissée avec écrou réalisé dans une chute de damas.
Traitements thermiques pour du C135 (normalisations, four de trempe 810° et trempe intégrale, 2 revenus à 200°).
Patine réalisée au perchlorure où il est apparu de jolies volutes de trempe.

A vos commentaires, merci d'avance.

Magnifique, je ne suis pas forcément fan du style, mais la réalisation est superbe. 8mm c'est un peu épais (même beaucoup trop selon moi), cela gagnerait à être forgé et aminci aux alentours de 4mm. En plus, tu gagnerais de quoi faire au moins un neck en plus dans la lime.

kof a écrit:

trempe intégrale...
Patine réalisée au perchlorure où il est apparu de jolies volutes de trempe.

N’étais-tu pas à température de trempe sur toute la lame alors pour avoir une belle ligne de trempe comme ça ?

Je n'avais pas lu. Ou alors un masque réfractaire partiel comme pratique Michael Burch ?

cardoso5fr a écrit:Magnifique, je ne suis pas forcément fan du style, mais la réalisation est superbe. 8mm c'est un peu épais (même beaucoup trop selon moi), cela gagnerait à être forgé et aminci aux alentours de 4mm. En plus, tu gagnerais de quoi faire au moins un neck en plus dans la lime.

Merci Ben, merci Bryan,
Pour l'épaisseur, j'aurais pu la réduire, mais la personne qui m'a donné la lime pour que je la lui transforme ne souhaitait pas que je touche à l'épaisseur d'origine. Du coup, c'est vrai que c'est épais et lourd ! Je ne crois pas avoir mis le poids du couteau fini qui est de 740 grammes quand même.

Pour ce que j'appelle les volutes, et d'ailleurs je ne sais pas si c'est le nom exact de ce phénomène, je ne comprends pas.
Depuis peu, j'ai un four de trempe, donc j'ai mis la lame (nue sans mastic réfractaire et finition grain 80) dans le four froid puis monté en température jusque 810°C, avant maintien à température pendant 3 ou 4 minutes (c'est ce que je me suis dit vu l'épaisseur de la lame) et une trempe intégrale dans l'eau à 30°C tout en remuant la lame. A la sortie du four, j'ai d'ailleurs contrôlé rapidement que la couleur de la lame soit homogène et c'était le cas.
En sortie de trempe, il n'y avait aucun voilage (c'était mon souci premier) et j'ai contrôlé à la lime d'affutage tout le tranchant : tout était OK.
Ce n'est que lorsque, j'ai commencé les finitions de l'émouture que j'ai vu apparaitre ces volutes, qui me plaisent beaucoup au demeurant mais que je ne m'explique pas.

Pour moi - mais je peux me tromper -, le process que j'ai suivi est correct. La seule variable dont je ne suis pas sûr et elle est de taille, c'est la nuance d'acier de la lime. Je suis parti sur des traitements thermiques pour du C135, mais peut être n'est-ce pas la nuance exacte de cette lime. C'était une lime Talabot très vieille, mais je n'en sais pas plus.
Si quelqu'un a des explications, je suis preneur.

Peut-être que l'épaisseur de la lame - relativement importante - a joué et que 3-4 minutes n'étaient pas suffisantes. L'un dans l'autre, le résultat est quand même sympathique ; c'est l'essentiel.

Je pencherais plutôt sur les turbulences gazeuses lors de la trempe dans l'eau. La couche gazeuse qui se forme au contact du métal ralentit localement l'échange thermique et donc la rapidité de la trempe. Compte tenu de l'épaisseur de la lame, la quantité de chaleur à dissiper était très importance, la vaporisation a donc dû être conséquente, même en agitant la lame.
L'autre hypothèse, c'est que tu aies revenu fortement une partie de la lame sur la chaleur résiduelle en la sortant un peu trop rapidement du bain de trempe (ce qui est possible, là encore, compte-tenu de l'épaisseur inhabituelle).

Je n'aurais pas pensé à la vaporisation. C'est vrai qu'on ajoute souvent du sel ou du savon pour limiter ce phénomène, il me semble.

BDelor a écrit:Je pencherais plutôt sur les turbulences gazeuses lors de la trempe dans l'eau. [...]
L'autre hypothèse, c'est que tu aies revenu fortement une partie de la lame sur la chaleur résiduelle en la sortant un peu trop rapidement du bain de trempe (ce qui est possible, là encore, compte-tenu de l'épaisseur inhabituelle).

Je pencherais plutôt pour la vaporisation car j'ai bien attendu avant de sortir la lame. Elle était froide en sortie de bain.
Pour le sel ou le savon, je ne connais pas cette technique. Je vais faire des recherches.
Merci pour les informations.

Oui effectivement, en salant l'eau de trempe, tu durcis ta trempe ; en y ajoutant du savon, tu l'adoucis.
Une astuce aussi : certains mettent un ou 2 centimètres d'huile au-dessus de l'eau pour limiter le phénomène de caléfaction.