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Je vous montre l’ébauche que j'ai faite pour ce couteau.
Je privilégie : la solidité ,le fait qu'il ne s'oxyde pas, la longévité du tranchant (couteau pour mécano/bricoleur).

Le décroché entre le manche et la lame n'est pas un effet de style mais un coupe ceinture/sangle, etc.
Pour l'instant, j'ai mis du chatterton pour modéliser la forme du manche et découper le reste de matière. Je fabriquerai ensuite deux plaquettes en bois qui viendront de chaque coté du manche.
Le titane est du grade 5 : c'est très dur ; même a la disqueuse, il faut du temps.
Je ne sais pas encore quoi mettre comme matière pour fabriquer mes plaquettes. Je voudrais un bois qui ne risque pas de travailler et qui résiste bien à l'environnement où il sera (huiles, gazoil, acétone, solvants, etc...)
Pour l'instant, j'ai découpé avec un disque de 1mm avec la disqueuse puis un disque à meuler pour faire le "biseau" et le fil.
J'utilise aussi un tank. Pour l'aiguiser, je ne sais pas quoi prendre. Il faudrait aussi que je trouve une "queue de rat" comme pour aiguiser les tronçonneuses pour aiguiser mon "coupe sangle".
Bon, pour l'instant c'est moche mais j’espère avoir un beau résultat d'ici quelques jours.

Bonjour,
au cas où tu ne l'aurais pas vu, il y a sur le forum un sujet assez complet sur le titane, la manière de le travailler, les précautions à prendre... : Le titane en coutellerie.
Sur la dernière photo que tu montres, on voit que l'émouture (le "biseau") est trop épaisse, il faut encore l'affiner beaucoup pour avoir une coupe correcte.

Merci pour le lien, je n'avais pas vu ce post. Je vais devoir lire plusieurs fois pour tout comprendre ; mais déjà le fait d'anodiser m'a plu. (J'ai un chalumeau acétylène.)

Pour le biseautage, faut-il que celui-ci soit droit ou bombé ? A quelle hauteur de la lame faudrait-il le commencer? (Sur un couteau de 45 mm de haut, l'endroit ou se rejoignent les 2 tranchants se situe a 15mm du haut et 3 cm du bas, je peux commencer ce biseau a cette hauteur.)
Je pense que je vais avoir du mal à faire ce biseau de façon propre et linéaire avec mes outils.

Il faut remonter le départ de l'émouture le plus haut possible vers le dos de la lame, manière à avoir un angle moins ouvert. L'émouture peut être plate ou très légèrement bombée (c'est à dire avec un rayon de courbure très faible, quasiment invisible à l’œil).
Effectivement, la mise en forme va être difficile. Attention à l'échauffement et à la formation de carbures, comme explicité dans ce post du sujet déjà cité plus haut : conséquences de l'échauffement.

souzof a écrit:Je vous montre l’ébauche que j'ai faite pour ce couteau.
Je privilégie : la solidité ,le fait qu'il ne s'oxyde pas, la longévité du tranchant (couteau pour mécano/bricoleur).
Le titane est du grade 5 : c'est très dur ; même a la disqueuse, il faut du temps.

Dans ces deux phrases, il y a un truc qui ne colle pas. Autant sur la solidité, la légèreté et la résistance à l'oxydation, le titane est un bon choix. Mais pour un tranchant durable, ce n'est même pas la peine d'y penser. Cela s'affutera aisément, mais dés que la lame aura coupé trois bouts de carton ou deux feuillards, il faudra le réaffuter. Le titane est utilisé par Warren Thomas avec une couche de carbure sur le tranchant mais le procédé est très couteux.

Le titane peut être employé pour faire des lames de couteaux de plongée (et encore) ou de démineur (amagnétisme), voir de tout petits gentlemen folders qui n'ont pas besoin de tenir la coupe.
Mais au vu du "cahier des charges"... c'est un mauvais choix.

Sinon pour les matériaux, si c'est pour un mécanicien et que le couteau devra servir pendant son activité, Il vaudrait mieux privilégier des synthétiques genre g10 ou micarta pour faciliter l'entretien. Le bois est toujours plus fragile et vivant (ou alors des bois stabilisés).

Cardoso a tout a fait raison. Le titane est intéressant pour le poids, la résistance a l'oxydation, l'amagnétisme. En dehors de cela, il ne vaut rien pour la tenue de coupe, ce n'est pas un acier.
Exerce-toi sur un acier simple au carbone (XC75) que tu trouveras facilement chez Eurotechni. De plus, la trempe ne te posera pas de problèmes car il est plutôt simple dans ses traitements thermiques de base. Enfin, il est simple à affuter et à entretenir.
Evite les aciers de récupération car il faut déjà plus d'expérience pour en déterminer les traitements thermiques adéquats.

Sache aussi qu'une lame de qualité repose sur trois principes fondamentaux :
- le choix de l'acier,
- la géométrie de la lame (angle d'émouture donc largeur, épaisseur, type d'émouture - plate, creuse, bombée -),
- les traitements thermiques.

On ne procède pas de la même manière pour un couteau de camp qu'un couteau de poche à lame courte
Voilà, c'est déjà bien pour commencer.

Je crois que tout est dit. (d'autant qu'avec un XC75-DNH7) tu auras moins de soucis pour l'enlèvement de matière que sur le Ta6V4 ; et moins de risque d'incendie au passage....

Bon ok, je le saurais ; mon prochain couteau, je le ferai en acier.
Là, je l'ai déjà commencé donc autant le finir.

J'ai modifié la lame et je lui ai donné sa forme finale :


Il reste bien sûr du boulot.
J'hésite, après lecture de l'article, sur la façon de faire le traitement pour durcir la lame.

Au chalumeau acétylène :
- Chauffe au rouge / orange brillant de toute la lame à la flamme "jaune" au chalumeau puis trempe dans l'eau,
- Chauffe au rouge / orange brillant de toute la lame a la flamme "jaune" au chalumeau et refroidissement à l air,
- Chauffe au rouge / orange brillant du fil de la lame (1cm maximum) avec une flamme bleue (dard) au chalumeau et refroidissement air ou eau.

Si quelqu’un a un avis, une idée...

Le titane est un non-ferreux et ne se trempe pas de la même manière qu'un acier classique.

Le Ta6V4 que tu as, est un alliage de titane qui peut se "tremper", pas au sens d'un acier, mais on peut le chauffer et le refroidir pour augmenter un peu sa "dureté" (enfin je crois). Mais je ne suis pas du tout un spécialiste des non-ferreux. Je ne sais jamais ce que cela produit à l'intérieur. On trempe les têtes de frame-locks pour augmenter leur résistance à l'usure. Pour la trempe, une chauffe au orange vif, trempe à l'eau, chauffe à l'orange vif, trempe à l'eau, chauffe au rouge sombre et refroidissement à l'air : c'est comme ça que je pratique pour les têtes de frames.

L'avantage du titane, c'est que cela sera simple à affûter. Flavio Ikoma a fait des petits necks en Ta6V4 qui rasaient (pas longtemps) et qui s’affûtaient tout seul.

Le crochet en bas du finger choil, même s'il est voulu, est selon moi dangereux pour l'utilisateur. A vouloir faire un crochet, on le place plutôt sur le dos de la lame.

Je me suis amusé à faire le manche en chêne. Il est vernis et collé au manche au "PR" (mastic bi-composant ultra résistant), j'avais fait des rainures dans le manche et des trous dans le couteau pour que ça colle bien. Trois vis tiennent provisoirement le tout.
Je vais mettre des vis suiveuses avec du frein filet fort et je poncerai la tête ensuite.
Au début, je voulais mettre une vis standard avec écrou (les 2 noyés dans le bois à 2 mm environ de profondeur) et ensuite faire couler du métal d'apport de brasure (j'ai des baguettes) pour remplir les trous jusqu'à la surface du bois ; mais on m'a dit que c'était un peu tiré par les cheveux et on m'a donné l'idée des vis suiveuses.
Je fais avec de la récupération et les moyens du bord.

Je vais passer du grain fin avec la ponceuse vibrante pour enlever les défauts de ponçage sur la lame et qu'elle brille. Je finirai au belgom.