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En coupant du bois, j'ai eu besoin d'une machette et j'ai donc empreinté celle de la propriétaire. En voyant son état, j'ai eu envie de la refaire un peu à neuf.
Ce n'est donc pas vraiment une création puisque je n'ai pas fait la lame...
Jugez plutôt de l'état de départ :

Elle est surement assez ancienne et forgée de façon artisanale à en croire une marque qui est sûrement l'estampe du forgeron (dur de voir ce que c'est).

• J'ai commencé par refaire le tranchant qui était plutôt assommant qu'autre chose.
• J'ai ensuite détordu la soie (elle était tordue pour retenir le manche) en chauffant avec mon pot de fleur, tout en refroidissant la base de la lame pour ne pas enlever la trempe puisque je n'ai pas la capacité de refaire les traitements thermiques.
• Je me suis attaqué au manche (qui est donc mon plus gros travail).
  Je commence par essayer de refaire un manche sur le même modèle avec du bois d'eucalyptus (trés tendre donc facile à travailler pour mes outils misérables), mais celui-ci s'est fendu trés vite.
  Ensuite, je me suis lancé sur un manche en olivier puisque j'en possède un chez moi avec quelques branches mortes, avec du bois bien séché dessus en très bon état. Mais ne pouvant pas le percer, j'ai décidé de le faire en deux parties que je collerai par la suite (d'où une jolie ligne disgracieuse mais bon ... pas le choix).
  Après quelques jours de travail (et oui c'est dur l'olivier), j'ai la forme de mon manche avec les creux pour accueillir la soie de ma lame.
  Je le colle donc, en utilisant du ni clou ni *** et commence une sculpture de rose (la propriétaire travaillait dans les fleurs) sur le bout du manche avec un pyrograveur bon marché (à défaut d'avoir une fraiseuse, on fait avec les moyens du bord), casse deux pointes mais arrive finalement à un résultat correct.

• Après j'effectue un polissage léger de la lame, juste histoire de lui rendre un peu de brillant mais tout en gardant l'aspect ancien qui au final rend assez bien.
  Je polis le manche avec le papier pour métal, mais tout va trés bien et le manche se retrouve tellement lisse après le papier avec un grain de 1000 que c'est un vrai plaisir de le prendre en main.
• Je fais un petit guillochage sur une partie de la lame :

(on voit mal désolé).

• Pour finir je repolis un peu la lame, lazure le manche pour le protéger puisque son utilisation est surtout extérieure.

Et voila, je pense ne rien avoir oublier.

Bon la réalisation n'est pas impeccable, loin de là je le sais bien, mais il est toujours plaisant de pouvoir tester de nouvelles choses (1er manche et 1er guillochage que je réalise).

Bonjour,

voilà un travail qui t'a permis d'approcher les questions de fabrication et de montage des manches.
Juste quelques remarques :
- pour le collage, il faut privilégier les colles qui conservent un minimum de souplesse après séchage (c'est écrit dessus), cela évite que la lame se désolidarise du manche sur la durée.
- si tu regardes le manche d'origine, il est plus large à l'extrémité qu'au niveau de la lame. Cela permet une meilleure prise en main et évite que le manche glisse en cas de travail en force. Il aurait été préférable de conserver cette géométrie.

Sinon, la sculpture en rose est jolie et originale. C'est une idée à suivre, éventuellement avec des outils de sculpteur pour ne pas bruler le bois.

Amitiés.

Sympa la restauration : le manche est joli. J'aurais peut être tenté de régulariser un peu le fil de la lame, histoire de lui redonner une nouvelle jeunesse. (Enfin la nouvelle jeunesse... elle vient déjà de l'avoir.)
Qu'est-ce que tu entends par colle qui garde de la souplesse ?
Les colles bi-composants genre Araldite, c'est ça ?

cardoso5fr a écrit:Qu'est ce que tu entends par colle qui gardent de la souplesse?
Les colles bi composantes genre araldite c'est ça?

Bonjour,

oui, il s'agit de colles bi-composants acryliques. Il faut toutefois bien vérifier que l'emballage mentionne qu'il s'agit d"'une colle flexible. Personnellement j'utilise la petite seringue verte et rose que l'on trouve chez toutes les grandes surfaces de bricolage.
Lorsqu'il y a beaucoup de jeu, il est aussi possible d'utiliser de l'enduit de carrossier, qui fait un scellement extrêmement solide mais rigide, et donc à consolider éventuellement par rivetage de la soie quand l'accroche risque d'être insuffisante.

Dans un cas comme dans l'autre... ça pue et ça ne fait pas très artisanal.
Amitiés.

Pour la colle, je ne savais pas. J'y penserai quand il faudra le recoller alors.
Mais en fait, la propriétaire la trouve tellement jolie qu'elle ne s'en sert même plus ... moi qui m'étais embêté à faire un manche "ergonomique".
Sinon, j'ai testé un peu et le manche reste bien dans la main et on ne glisse pas vers la lame.
J'aurais bien aimé remettre la bague entre la lame et le manche, histoire d'y laisser toutes les pièces d'origine, mais ça devenait compliqué là pour que cela reste agréable à l'oeil.

Ce n'est pas vers la lame que ta main risque de glisser, mais plutôt vers l'arrière, et là : gros danger pour qui se trouve sur son chemin.
Le manche doit donc être plus épais à l'arrière de celui-ci pour se caler dans la main.

Ok, là il n'y a pas de problème car la rose bloque facilement la main.
J'ai coupé un peu de bois pour la tester, et cela restait bien en main.