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Le métier de féron, ses débouchés en coutellerie et taillanderie

MessagePosté: Lun 26 Juil 2010 20:42
de feron11
Salut à tous

Je vais essayer succinctement de répondre car ce que vous me demandez, c'est une thèse complète sur le métier. Je suis pas encore capable de développer tout ça !

Le métier de féron est un métier disparu depuis l'ère industrielle. L'école Métallica (Moretti-Séry) a relancé cette formation dont je suis issu.
Relancer la filière est donc un travail de fond et cela peut prendre plusieurs années. En effet depuis que l'école existe seulement une quinzaine de férons ont présenté leur travail, et très peu sont installés actuellement. Si les artisans ne se mettent pas en place, effectivement cela prendra du temps pour relancer l'activité. Mais qui va doucement, va sûrement. (Donc c'est en cours.)
D'autre part rien n'empêche d'autres métallurgistes de se présenter Féron. Pour cela, il suffit de faire la chaîne métallurgique entière avec ses propres matières (bois, charbon, minerai, terre, ...) et produire un lingot de métal exploitable ainsi qu'un mémoire ; ensuite on passe devant un jury de Férons...
L'école n'est pas sectaire comme pourraient le croire certains. Pour plus de renseignement, contacter Metallica.

Qu'est ce que le métier de Féron ?
C'est le producteur de la matière première pour le travail du fer et acier (Fe/C). Donc c'est le fer premier ou l'acier premier : métal de réduction directe créé à partir de minerai, contrairement à l'industrie qui produit un métal de façon indirecte. En effet, ils font d'abord de la fonte puis enlèvent les impuretés et le carbone pour faire de la fonte, puis de l'acier, puis du fer pur(fer pas si pur que cela, quand on sait comment fonctionne l'homéopathie). En effet l'industrie recycle un maximum (ce qui est normal à notre époque), donc il restera toujours des impuretés des déchets de notre société et cela se ressentira dans le métal et dans le reste.
Je donne toujours cette information car elle est parlante. Avant un rasoir, c'était un coupe-chou, donc une seule lame, et actuellement on arrive à faire des rasoirs avec plusieurs lames, 4 ou même 5 lames : alors est-ce que cela est dû a la façon de couper le poil ou à la mauvaise qualité de l'acier ? Dans votre forge, est ce que suivant les années, vous ne trouvez pas le fer (acier doux) de plus en plus dur, aigre, difficile à souder à la forge ?
Pour ma part cela est dû au recyclage et à la méthode de fabrication.

Alors effectivement, nous, Férons, n'allons pas produire du métal pour faire concurrence à l'industrie, d'abord nous n'en serions pas capables en terme de quantité, ensuite cela n'aurait aucun intérêt, pour faire des voitures ou des buildings. Le but étant de faire une matière exploitable, on construit le four de réduction, bas foyer, bas fourneau, en fonction du résultat à obtenir : soit fer pur ou acier plus ou moins carboné. Tous les paramètres sont pris en compte suivant le résultat escompté : matière première, charbon, minerai, dimension, proportion, orientation, …

Soit on sort une loupe ou massiot exploitable tout de suite donc forge directe, soit on retravaille l’ensemble. C’est la partie affinage, et c’est la que l’on va mettre la matière à la nuance.
Pour ce faire, plusieurs solutions :
- soit forge et feuilletage d’une loupe suffisamment dense de qualité correspondante,
- soit remise à la nuance par carburation/décarburation à la forge puis forge puis feuilletage,
- soit recasser les bouts de loupes et refaire une trousse avec choix de qualité différente en vue d’avoir la qualité voulue, puis trousse, puis forge et feuilletage…
- D’autres possibilités encore : forge en fer pur puis cémentation...
Puis présentation au client d’un lingot ou d’une barre de métal en vue de l’exploitation. Voilà où s’arrête notre métier de Féron.

Comme actuellement dans cette fabrication de l’acier de bas foyer, on ne peut se comparer qu'au principe japonais, donc le fameux tamahagane du sabre japonais, notre acier de bas fourneau est la matière identique au tamahagane.
Seulement notre principe de réduction est antérieur au four «tatara». En effet nous faisons des loupes à taille humaine 10 à 20 kg, exploitables directement en sortie du four. Tandis que le «tatara» sort des loupes relativement grosses de 100 à 300 kg et plus. C’est assez délicat pour mettre sur l’enclume d’autant plus qu’il y a très peu de bonne matière par rapport à la taille de la loupe. C’est une question de rendement. Ce four «tatara» se rapproche plutôt de nos forges à la catalane où il était fait des loupes du même acabit.
A partir de ces fours, on commence à rentrer dans l’industrie, et cela devient un autre travail.
L’artisan métallurgiste japonais s’appelle le «Muragé» et son travail s’arrête à la sortie de la loupe (kéra). Là, on fait soit du «hi-hagane» ou du «mizu-hagane», puis son triage ; ensuite il procure des morceaux de loupe de qualités différentes au forgeron (Kaji) qui lui va préparer son lingot donc trousse (comme une trousse de «damas») puis forge et feuilletage pour avoir son métal de base pour sa pièce.
Il est évident qu’actuellement les forgerons ne font plus ce travail de soudure de forge, de corroyage et de feuilletage. C’est pourquoi nous Férons allons du minerai au lingot fini à la nuance désirée.
Grâce à l’engouement du «damas» (pour des raisons de compréhension, nous l’appellerons feuilleté), les forgerons reviennent sur ce travail de forge, soudure, corroyage, feuilletage, travail qu’ils ne faisaient plus grâce à l’acier industriel. Loin de moi est l’idée de critiquer les forgerons ferronnier et autres, c'est simplement un constat sur l’état actuel du métier. Depuis l’ère industrielle, le métal est de plus en plus mauvais : cela est dû au recyclage et a la méthode de fabrication et cela s’en ressent sur le travail que l’on produit.

Quel ferronnier n’a pas forgé avec du fer pur ? N’est-ce pas une matière complètement différente et plus agréable et avec plus de possibilités de travail que les aciers doux qu’ils nous proposent actuellement ?
On commence à retrouver du fer pur chez les fournisseurs, mais les forgerons ont encore du mal à le placer dans leur devis, vu le coût. Pourtant en forge en général, ce que l’on vend surtout c’est le travail ; la matière, quant à elle, a peu d’influence sur le prix. Sur une volute ou un outil, il y a plus de temps de travail que de prix de matière.
Bien sûr, nous Férons n’allons pas produire du métal pour faire de la ferronnerie : il en faudrait de grosses quantités et cela serait trop onéreux tant pour l’un que pour l’autre.

C’est pourquoi notre matière est réservée actuellement, exclusivement à la coutellerie.
Donc on se rapproche des méthodes japonaises, car il y a très peu d’autres peuples où la métallurgie est restée à l’ordre du jour, on retrouve en cherchant un peu quelques métallurgies africaine, indienne, … Mais il y a peu de documents accessibles, tandis que chez les Japonais, grâce au sabre du samouraï, il reste des traces et des documentations.

Alors comment fait on un sabre japonais ?
Le muragué, a partir d’un minerai (magnétite de rivière titrant à minima 80%) fait un four de réduction appelé «tatara» d’où il sort une loupe «kera» soit en hi-hagane ou mizu-hagane, puis il trie les morceaux acceptables à présenter au forgeron «kaji».
Le forgeron choisit ses morceaux et prépare ses trousses en vue de ses assemblages pour sa lame (acier dur et acier tendre pour le cœur ou la peau).
Puis il prépare son feuilleté en travaillant le grain «hada» soit en masame ou itame ou mokume ou encore nashiji. Il forge sa lame en feuilletant entre 16000 et 32000 couches, c’est pour cela que l’on va voir le grain et non le feuilletage (damas) lors du polissage à la pierre.
Puis vient la trempe, sélective à base d’argile. C’est là qu’il va donner le dessin de la trempe, et c’est là qu’il décide de donner suivant la commande la forme du dessin « gunome, suguha, notare, …»
Puis vient le travail du polisseur «toji» (nom à vérifier). Là, c’est un travail d’au moins 21 jours pour un Katana, s’il y a des gorges, c’est maintenant le polisseur qui les fait et cela lors du polissage.
Ensuite le forgeron présente le katana monté en «shirasaya» (montage simple de protection et transport de la lame). Ne jamais travailler avec un sabre monté en shirasaya, le fourreau n’est pas prévu pour et la poignée non plus : cela pourrait entraîner des problèmes de sécurité.
Ensuite, un artisan pour la poignée «tsuka», un artisan pour le fourreau «saya», …
(Personnellement j’ai un peu pratiqué le sabre en thenshin shoden katori shinto ryu).

Il y a un marché pour l’acier de bas foyer si on l’appelle tamahagane, mais cela est réservé à certains pratiquants et collectionneurs ; en effet, l’acier de bas foyer est onéreux et donc cela est réservé à des pièces de qualité. Il est sûr qu'actuellement, on se promène rarement avec un sabre dans la rue et on a encore moins l’occasion de s’en servir.

D’autre part, on pourrait placer cette matière en coutellerie, et ce pour faire des pièces d’exception, mais ce n’est pas encore dans les us et coutumes. En effet pour l’instant, en coutellerie, la star reste l’acier damassé ; d’ailleurs l’industrie à commencé à nous prendre ce marché : en effet, il y a beaucoup de couteliers qui ne forgent pas et qui plus ne font pas leurs propres feuilletés.
Il y a les couteliers forgerons dont certains font leur propre «damas», il ne sont pas tant que cela. Il y a les couteliers forgerons qui forgent à partir de feuilletés industriels et il y les couteliers ajusteurs qui ne font que du montage... ce qui n’enlève rien à leurs savoir-faires respectifs, mais on ne parle pas des mêmes produits et c'est là que les clients ne font pas la différence. Ce qu’ils voient, c’est la pièce finie ; et ils n’ont quelques fois pas la notion du travail qu’il y a antérieurement.
Il y a un réel besoin de pédagogie envers les clients et ce pour tous les métiers de forge.

Quel est l’intérêt du feuilleté « damas » ?
Actuellement, on ne voit que le coté esthétique, le dessin qui a un intérêt pour les clients... et donc, on invente de nouvelles techniques et ce avec du matériel industriel (genre électroérosion,…) pour pouvoir sortir encore des matières plus esthétiques avec de jolis dessins. Donc cela va faire de nouveaux produits pour l’industrie et l’artisan sera une fois de plus…
Le véritable intérêt du damas est un compromis entre la dureté et la souplesse, surtout valable sur des lames longues, en prenant soin d’avoir un sens dans le fil (comme pour le bois, on ne le travaille jamais dans le mauvais sens, sinon le bois ne tient pas (planche, poutre, manche,…) et d’un acier dur sur le taillant. Il ne faudrait jamais avoir de matières différentes sur le tranchant (dessin acier doux, acier dur), sinon on fait une scie.
Donc un compromis entre l’acier dur pour le taillant (donc dur mais cassant) et la souplesse pour le cœur ou les peaux pour pallier à la fragilité de l’acier. (Voir comme exemple, épée mérovingienne, celte et autre katana.)
En espérant qu’un jour le bas foyer qui est un feuilleté naturel avec ses propres dessins puisse avoir autant d’engouement dans ce métier de coutellerie.

C’est pourquoi, moi, je voulais placer cette matière dans d’autres pièces et plus particulièrement en taillanderie. En effet, il est possible de placer du bas foyer en tant que mise rapportée pour un tranchant par exemple sur une gouge, un ciseau, un ciselet ou un marteau ; la mise peut être de quelques dizaines de grammes, donc du point de vue coût de la matière cela devient acceptable.
Le problème du métier de taillandier est qu’il n’est plus reconnu, voire même inconnu. En effet, avant dans les villages, il y avait le forgeron qui faisait tous les travaux de forge du village : il était donc d'abord taillandier et maréchal puis ferronnier. Il avait un certain savoir ; mais l’industrie aidant, il n'a plus fait que certains outils, surtout pour le milieu agricole. Actuellement, le taillandier et les quelques taillandiers qui restent, font des outils pour le monde agricole ; mais le problème est que plus ça va, plus on fait de grosses exploitations avec beaucoup d’hectares et des gros tracteurs… et il n’y a plus ou peu de place pour les outils manuels (hache, faucille, houe, etc…) malgré un certain retour vers les exploitations à taille humaine. Mais les gens (et les artisans, du moins certains) ont plus l’habitude d’aller à «bricotruc» qu'à la quincaillerie ou plus encore chez un forgeron pour trouver un «bon» outil. On se retrouve alors en concurrence directe avec l’industrie ; et comment être compétitif par rapport à des outils fabriqués ailleurs à des coûts dérisoires ? On dirait que les gens préfèrent acheter des outils jetables à bas prix plutôt que des pièces de qualité qui durent des années voire à vie.
De plus l’industrie a racheté au fur et à mesure les petites taillanderies qu’ils ont absorbées et non renouvelées pour pérenniser leur industrie. Par exemple avant, dans un métier, il y avait 50 outils : l’industrie a décidé de ne faire que les plus rentables et a supprimé les autres. Par conséquent, les artisans qui arrivent sur le marché ne trouvent plus forcément leur outils, voire même ils ne savent pas que certains existaient auparavant. Vu ce principe, les artisans ont appris à se fabriquer leurs propres outils et donc n’ont même pas l’idée d’aller demander à un forgeron de leur fabriquer une pièce. D’autre part, tous les forgerons ne sont pas susceptibles de répondre à leur attentes ; effectivement, le métier de taillandier est en voie de disparition. Il est évident que certain essayent de le relancer, mais cela est relativement difficile car il y a une rééducation à faire auprès de la population y compris les artisans qui doivent être nos principaux clients.
Ce que je voulais faire, c’est faire des outils à la demande et ce pour les outils qui ne sont plus fabriqués par l’industrie. Mais là, on se heurte à la communication : en effet il n’existe aucun salon de l’outil en tant que tel (comme il y a des salons de coutellerie ou d’artisan d’art, ou autre), il n’y a pas de boutique spécialisée hormis les quincailleries où il est difficile de se placer sans faire un travail de série. Donc le moyen de toucher les clients est compliqué.
De plus comme on travaille à la pièce unique, le prix s’en ressent forcément et comme dans tous les métiers, cela met un sacré frein au commande.
Et aussi, il faut dire que les clients potentiels ont du mal à préciser ce qu’il veulent. Souvent, ils disent « fais-moi un outil » mais ils ne donnent pas de précisions, croquis ou autre. Pourtant, suivant l’utilisateur, et l’utilisation, il y a énormément de paramètres, tenue dans la main, geste de travail, proportion,…
Personnellement, j’ai eu le cas pour un brunissoir pour un graveur en taille douce. Moi, j’utilise le brunissoir quand je fais certaines opérations de polissage, donc naturellement j’ai fait un outil pour ce travail. Et bien, il ne correspondait en rien aux attentes du client, donc je l’ai refait sur la base d’un croquis et du principe d’utilisation. Donc si vous réalisez un outil pour un client, il faut qu’il se positionne et que l’on parle de la même chose ; sans quoi, il faut simplement refaire l’outil plusieurs fois donc c'est une perte temps et d’argent.
Quel ferronnier n’a pas eu de client qui lui demande «faites-moi une grille pour ma fenêtre», en ajoutant simplement «il ne faut pas que cela fasse prison». Que peut on proposer à un client pareil : du contemporain, du louis XI ou Renaissance ? On demande toujours de faire un croquis ou au moins quelque chose, sinon on fait des grilles et le client prend ou pas, cela revient à aller chez «bricotruc».

Pour finir, il faut savoir autre chose, en terme de mémoire. Comme il y a la mémoire de l'eau, il y a la mémoire du fer. (Là, on ne parle pas de la mémoire de forme comme sur certaines carrosseries de voiture, cela est un autre sujet.) Il faut savoir que le fer perd sa mémoire à partir du moment où il passe en fusion.
L’'industrie lui ôte donc toutes ses possibilités de ce coté-ci puisque eux passent par la fonte depuis le début. Alors que nous en bas foyer, on ne va que jusqu'à la liquation (entre 1350° et 1480°). Donc, nous gardons cette propriété du métal.
Cela peut paraître ésotérique, mais comme on parle actuellement pour l'eau, par exemple l'eau énergisée, l'eau dynamisée,... on travaille sur les vortex, l'énergie de cavitation : tout cela est rendu possible grâce à la mémoire de l'eau. Et c'est idem pour le fer, on peut le travailler avec cette vertu mais tout cela est encore à mettre en place. Pour ma part, je commence seulement à voir la partie cachée de l'iceberg.
Les vertus vibratoires du fer et de l'acier. Voilà encore une autre voie pour ces métaux.

Voilà quelques explications succinctes sur ce métier et certaines de mes pensées.
Tchao @+.

Re: Le métier de féron, ses débouchés en coutellerie et taillanderie

MessagePosté: Jeu 29 Juil 2010 14:19
de bpc
feron11 a écrit:Pour finir, il faut savoir autre chose, en terme de mémoire. Comme il y a la mémoire de l'eau, il y a la mémoire du fer. (Là, on ne parle pas de la mémoire de forme comme sur certaines carrosseries de voiture, cela est un autre sujet.) Il faut savoir que le fer perd sa mémoire à partir du moment où il passe en fusion.
L’'industrie lui ôte donc toutes ses possibilités de ce coté-ci puisque eux passent par la fonte depuis le début. Alors que nous en bas foyer, on ne va que jusqu'à la liquation (entre 1350° et 1480°). Donc, nous gardons cette propriété du métal.
Cela peut paraître ésotérique, mais comme on parle actuellement pour l'eau, par exemple l'eau énergisée, l'eau dynamisée,... on travaille sur les vortex, l'énergie de cavitation : tout cela est rendu possible grâce à la mémoire de l'eau. Et c'est idem pour le fer, on peut le travailler avec cette vertu mais tout cela est encore à mettre en place. Pour ma part, je commence seulement à voir la partie cachée de l'iceberg.
Les vertus vibratoires du fer et de l'acier. Voilà encore une autre voie pour ces métaux.

Salut, feron11 !
L'ensemble de ton propos est très intéressant !
Juste au sujet du dernier paragraphe que je cite, tu as tout a fait raison : le métal de bas fourneau produit des impressions fortes.
Il y a quelques temps, j'ai eu en main un lingot de fer romain. alors que j'ignorais sont origine, il a produit sur moi une émotion trés forte, bouleversante ; les larmes m'en sont presque montées aux yeux...

Re: Le métier de féron, ses débouchés en coutellerie et taillanderie

MessagePosté: Jeu 29 Juil 2010 15:04
de cardoso5fr
Beau propos.
Pour les couteaux en tamahagane, on voit quand même quelques couteliers en réaliser de temps à autre.

Re: Le métier de féron, ses débouchés en coutellerie et taillanderie

MessagePosté: Jeu 29 Juil 2010 20:16
de bpc
feron11 a écrit:Il y a les couteliers forgerons dont certains font leur propre «damas», il ne sont pas tant que cela. Il y a les couteliers forgerons qui forgent à partir de feuilletés industriels et il y les couteliers ajusteurs qui ne font que du montage... ce qui n’enlève rien à leurs savoir-faires respectifs, mais on ne parle pas des mêmes produits et c'est là que les clients ne font pas la différence. Ce qu’ils voient, c’est la pièce finie ; et ils n’ont quelques fois pas la notion du travail qu’il y a antérieurement.
Il y a un réel besoin de pédagogie envers les clients et ce pour tous les métiers de forge.

Tu vas me trouvez pessimiste, mais je ne crois pas que la pédagogie va beaucoup t'aider à vendre tes produits.
Par exemple, comme tu sembles le savoir, des monteurs de couteaux se font passer pour des couteliers. Le concours de MOF a même été modifié pour eux. Effectivement, ce que beaucoup de clients prennent pour du couteau de haute qualité, n'est "que" du couteau bien monté. Ce n'est pas la pédagogie qui fait vendre ces couteaux, mais l'organisation de la notoriété.

Ce qui fait vendre maintenant, ce n'est pas la qualité du travail, mais l'histoire que tu racontes autour de toi et ton produit.
Je vais même aller plus loin : la plupart des clients et des collectionneurs ne sont pas réellement intéressés par la qualité réelle de leurs couteaux : ils veulent des couteaux réputés pour valoriser leur propre image.
Pas mal d'artisans d'art l'ont bien compris...

Re: Le métier de féron, ses débouchés en coutellerie et taillanderie

MessagePosté: Ven 30 Juil 2010 00:27
de BDelor
bpc a écrit:Ce qui fait vendre maintenant, ce n'est pas la qualité du travail, mais l'histoire que tu racontes autour de toi et ton produit.
Je vais même aller plus loin : la plupart des clients et des collectionneurs ne sont pas réellement intéressés par la qualité réelle de leurs couteaux : ils veulent des couteaux réputés pour valoriser leur propre image.
Pas mal d'artisans d'art l'ont bien compris...

C'est exact mais ce n'est pas forcément négatif.
L'acier de bas foyer a une image très positive auprès des collectionneurs, précisément en raison de ce qu'il véhicule en terme d'histoire, de tradition, d'authenticité. Il serait dommage de ne pas être à l'écoute de cette demande, même si la qualité intrinsèque du couteau en terme de coupe passe parfois un peu au second plan.

Re: Le métier de féron, ses débouchés en coutellerie et taillanderie

MessagePosté: Ven 30 Juil 2010 18:20
de bpc
Oui, bien sûr.
Il ne faut pas se priver d'un débouché, qui permettrait à des férons de produire un matériau que l'on utiliserait aussi pour des applications plus pratiques, dans de l'outillage par exemple.