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La contrefaçon en ferronnerie

MessagePosté: Jeu 9 Oct 2008 22:08
de Metal Connexion
Comment définissez-vous cette contrefaçon ?
Existe-t-il un type de contrefaçon ou cet acte se décline-t-il de plusieurs manières ?
Avez-vous été confronté personnellement à ce problème ?
Comment analysez vous le préjudice subi ?
Quels sont les moyens que vous avez employé pour protéger votre ferronnerie d'art ?

Autant de questions qui concernent la problématique de la qualité et de la reconnaissance du droit d'auteur...

Re: La contrefaçon en ferronnerie

MessagePosté: Ven 10 Oct 2008 19:35
de Roland PINON
Bonjour,
pour lutter contre la contrefaçon on peut déposer ses dessins à INPI (jusqu'a 150 d'un coup je crois), mais ensuite il faut faire de la veille pour se défendre et faire valoir ses droits.
De toute façon, si le copieur peut prouver qu'il lui à été possible de voir votre dessin avant son enregistrement ce dernier n'est pas valable.
Donc il faut travailler à l 'abris des regards et cultiver le gout du secret....et ensuite avoir un pote avocat si on ne veut pas se ruiner en procédures !
Bref pas facile pour les gens créatifs !

Re: La contrefaçon en ferronnerie

MessagePosté: Sam 11 Oct 2008 23:51
de thierry loeve
Bonjour,
L'une des réponses qui m'a été faites à ce sujet par un avocat spécialisé dans les litiges à l' étranger (à UBI-France lors d'une formation à l'export) était: "contre la contre-façon il n'y a que la création , l'innovation continue" !
Dans le cadre de l'INPI, le coût le plus bas est l'enveloppe Soleau (15 euros) dans laquelle on peut mettre l'équivalent de 7 feuilles format A4 (dessins, photos, textes). Elle est double, l'INPI en gardant 1 exemplaire. Les documents doivent donc être fait en double.
Les deux exemplaires sont marqués ensembles par brûlure au laser. Les enveloppes ne sont ouvertes qu'en cas de litige.
Défaut : si des documents concernant différents objets sont ensembles dans la même enveloppe et que celle-ci est ouverte, il faudra refaire un dépôt. Ce document ne constitue une preuve de date qu'au moment du dépôt.
Encore moins cher : s'envoyer à soi-même les documents par la poste et surtout n'ouvrir l'enveloppe qu'en cas de litige (donc par un juge).
Thierry

Re: La contrefaçon en ferronnerie

MessagePosté: Dim 12 Oct 2008 20:36
de Philippe
La contrefaçon, il n'y a pas grand chose à faire contre.
On peut déposer ce qu'on veut, si le produit est copié en Chine, par exemple, bonjour la procédure !

Mon avis est qu'il faut s'attendre à être copié, et garder toujours une longueur d'avance. Le temps où on s'endormait sur ses lauriers est révolu, je crois.

Pour moi, la véritable contrefaçon, ce sont les merdouilles en fer tordu qu'on trouve à vil prix dans toutes les grandes surfaces bricolage, et à l'aune desquelles sont hélas jugés nos travaux.
Les gens sont éduqués dans le sens du toujours moins cher, et ça, ça nous fout dedans comme il faut.
Ca finit par valoir ce que ça coûte !

Re: La contrefaçon en ferronnerie

MessagePosté: Lun 13 Oct 2008 14:16
de thierry loeve
Bonjour
La contrefaçon existe aussi entre artisans français. Sur le salon" Maison et Objets" par exemple, salon réservé aux professionnels, des collègues verriers, ont eu la joie de voir sur un stand d'autres adhérents du même syndicat, une copie de l'un de leurs modèles, et ce n'est pas un cas isolé, ce qui est particulièrement navrant et décevant.
Il y a cet autre témoignage indiquant une contre façon faite par un partenaire !
L'artisan n'a pas osé attaquer se sentant mal à l'aise car ce partenaire était une petite structure désargenté.
Qu'auriez vous fait dans son cas?
Thierry

Re: La contrefaçon en ferronnerie

MessagePosté: Lun 13 Oct 2008 21:32
de Roland PINON
Bonjour à tous
Difficile de dire mais je pense qu'attaquer est une grosse perte d'énergie et d'argent !
Je pense que j'aurais demandé d'être cité sur le stand et avec chaque objet vendu.
Cela se fait sur des sites de musique gratuite où les artistes demandent juste d'être cités lors de l'utilisation de leurs compositions.
Si la "petite structure déargentée" à un peu de respect pour le travail de création c'est un minimum.
La maigre consolation c'est qu'être copié c'est déjà le début de la consécration !
Salutations

Re: La contrefaçon en ferronnerie

MessagePosté: Jeu 16 Oct 2008 22:12
de pegase
bonsoir,
je partage aussi l'avis de Philippe : la vraie contrefaçon est l'utilisation abusive du terme 'fer forgé' pour des produits industriels, ce qui conduit a toujours et encore expliquer, faire de la pédagogie, parce qu'un laminoir culturel est passé par là.
Pour ce qui est de la copie ponctuelle, dans l'artisanat, le préjudice ne peut pas être tres important, meme si effectivement ça peut etre trés agaçant.
Cela dit, ça peut etre aussi marrant de voir des sites de produits "import" bombardés de copyright, alors qu'il s'agit de produits vus et revus et qu'il ne viendrait a l'esprit de personne de les copier.

Re: La contrefaçon en ferronnerie

MessagePosté: Ven 17 Oct 2008 12:54
de thierry loeve
Bonjour Pegase

Je ne suis pas tout à fait d'accord lorsque tu dis qu'il s'agit que d'un "petit préjudice désagréable" pour une oeuvre ponctuelle,voire une pièce unique.
Créer une pièce unique peut être un vrai casse-tête demandant beaucoup de temps en amont de la fabrication. Cela fait partie de ce que l'on appelle la propriété intellectuelle. Et vu le prix qu'atteignent certaines pièces au final, je trouve le terme "petit" peu approprié .
D'autant que sur un salon comme maison et objets une pièce présentée comme unique peut être demandée à plusieurs centaines d'exemplaires : un lampe pour chambre d'hotel par exemple. La pièce perd alors son statut d' "unique " mais les retombées financières ne sont pas du même rapport.

De plus, si l'on ne revendique pas la paternité et l'antériorité, il est effectivement "désagréable" d'entendre quelqu'un venir chez vous et déclarer que ce que vous faites, il l'a déjà vu ailleurs et donc que vous vous en êtes inspiré ! C'est donc l'auteur qui est traité de plagieur !

Ensuite n'y a-t-il pas confusion entre "objet de mauvaise qualité" vendu comme soit-disant référence en fer forgé, et "contre façon" qui est la reproduction approchant l'identique mais avec une" façon " ou un matériau de mauvaise qualité ?

Ceci dit je suis tout à fait d'accord que la bataille en jeu est de former le public non averti à la réalité d'un travail éxécuté selon les règles de l'art. Il y va de l'avenir de nos ateliers et de ceux qui veulent s'installer.
Je pense que ce forum peut y contribuer largement, grace à vos réponses.

Nous attendons donc vos questions avec avidité.
Thierry

Re: La contrefaçon en ferronnerie

MessagePosté: Dim 19 Oct 2008 10:50
de Roland PINON
Salut
Thierry à raison sur beaucoup de points mais il me semble qu'il manque un aspect de la contre façon.
Quand il dit que " La"contre façon" qui est la reproduction approchant l'identique mais avec une" façon " ou un matériau de mauvaise qualité ?"
il passe à côté d'une possibilité encore plus terrible, la copie d'un dessin original avec un savoir faire égale ou supérieur!
Votre "idée-dessin-création artistique" est réduite à néant par un meilleur artisan (et on en trouve toujours un meilleur que soi...) qui se l'approprie sans votre accord, étant lui même meilleur manuel que créatif.
En bref une contre façon peut être de meilleure qualité que l'original.... !
De plus certains artistes qui on une œuvre très ciblée et particulière occulte par leur présence toute une partie des possibilités de réalisation. Dès que l'on s'approche de leur champs d'action, votre propre création est identifiée comme apparentée à cet artiste et est jugée comme une contre façon (ou au mieux une "à la manière de").

Pour illustré mon propos je voudrais parler d'un artiste qui produit prés de chez moi : Bernar VENET
Image
Source : lien
Tout artiste tordant en spirale ou en arc de cercle est de fait un contrefacteur de VENET...et toute personne écrasant un tas de ferraille a fait un CESAR !
La ligne est mince entre" inspiré de" et "fait comme".

Salutations à tous

Re: La contrefaçon en ferronnerie

MessagePosté: Dim 19 Oct 2008 12:40
de roseleur
Oui, Venet de l'école de Nice avec son arc dans les jardins Albert 1er, près des nouvelles sculptures de Plensa et de la place Massena.
Où produit-il ? Il travaille à New-York aussi, non ?

Le problème de la copie et de la reproduction est très contemporain avec l'arrivée d'internet et cela va encore bouger.
Il me semble que les notions de création et de créateur sont en plein virage, pas seulement en musique.