Forum bijouterie, coutellerie, ferronnerie, sculpture, fonderie d'art et restauration - Metal Connexion

Merci bien, encore un document très intéressant : je commence à avoir une vision un peu moins flou de la chose, je n'ai pas encore tout lu, mais les étapes m'ont l'air bien détaillées.
Je passe à la pratique dés la fin du mois, j’essaierai de penser à mettre quelques photos des résultats !

Je me demande quel type d'émouture on peut trouver sur ces armes ; vu que tout était fait avec des meules, je pencherais pour une émouture convexe mais je m'en remets aux spécialistes.
Mais peut-être un sabre requiert-il une emouture bien particulière si l'on considère qu'il doit être léger mais supporter de grands coups voire des chocs importants contre du métal (cas de frappe sur un casque ou d'une parade lame contre lame), tout en conservant un maximum de qualités tranchantes (c'est une arme de taille et non d'estoc).
Comme on imagine mal un combattant réaffûtant en pleine bataille d’Austerlitz, on peut considérer l'importance du problème surtout si l'on tient en considération que des armes de cette taille ont certainement été soumises à des revenus relativement poussés...

Bonjour à tous,

FabriceC, il se trouve que Gilles Bongrain a publié dans son livre "couteaux d'arts et d'artisans" un texte datant du début du 19ème siècle qui détaille comment les soldats affutaient leurs sabres, deux heures avant la bataille. Il explique ainsi que si l'angle était trop ouvert (comme sur une tranche à chaud), "un bâton vaudra votre sabre".
Ce texte est également présent dans un article d'Excalibur.

Bonjour à tous,
j'arrive fortuitement dans votre conversation, et il se trouve que je collectionne ce matériel depuis maintenant plus de 30 ans.
J'ai énormément de documentation sur ces sabres et si cela vous intéresse je puis vous donner les différences de dimensions et de courbures qu'il y a entre montmorency, cavalerie légère, chasseur à cheval, et hussard, et surtout les poids de ces lames, qui sont toutes particulières suivant les différents corps militaires. Je suis a votre disposition, à bientôt .

fabriceC a écrit:Je me demande quel type d'émouture on peut trouver sur ces armes ; vu que tout était fait avec des meules, je pencherais pour une émouture convexe mais je m'en remets aux spécialistes.
Mais peut-être un sabre requiert-il une emouture bien particulière si l'on considère qu'il doit être léger mais supporter de grands coups voire des chocs importants contre du métal (cas de frappe sur un casque ou d'une parade lame contre lame), tout en conservant un maximum de qualités tranchantes (c'est une arme de taille et non d'estoc).
Comme on imagine mal un combattant réaffûtant en pleine bataille d’Austerlitz, on peut considérer l'importance du problème surtout si l'on tient en considération que des armes de cette taille ont certainement été soumises à des revenus relativement poussés...

Salut,
Pour avoir tenu des lames d'époque en main (de hussard et de chasseur, je crois), l'affutage est plat avec un angle assez obtus, je dirais aux alentours de 40°.
Il devient plus aigu sur la longueur puisqu'on finit avec une épaisseur de 2.5mm sur les 260 derniers mm de lame
Gazobumeu, pourra nous en dire plus. Là je suis en plein dedans, on verra le résultat.

Bon, ça y est, il est forgé !
Bilan des courses : 9 h de travail en partant d'un 30 X 20 X 170 d'un acier trop dur et beaucoup de tâtonnements !
Je n'ai plus qu'à améliorer la méthode avec vos renseignements et finir le tout au backstand pour enlever les 350 grammes de trop. Je vous laisse juger :

Bonsoir à tous.

Le résultat n'est pas laid du tout, mais c'est beaucoup de boulot.

Revenons à nos moutons : je pence qu'il va falloir trouver un standard, car de 1784 à l'an IX c'est l’arlésienne l'histoire.

• 1784 : la lame est de 33 pouces (89.34cm) la longueur au talon est de 16 lignes (3.61 cm). Ça c'est officier. Mod ordinaire : une ligne de moins. La flèche est de 22,5 lignes (5.08 cm)
• de 1786 à 1790 : la longueur varie d'une fabrication à l'autre à cause de... la révolution.
• 1786: la longueur est 30 pouces (81.2 cm) à Solingen, et le départ du 1 mod St Étienne fait 31 pouces (83.9 cm). Par contre, la flèche dans le 86 est de 32 lignes (7.2 cm) et dans le 90 30 lignes (6.8 cm)
• de l'an 4 a l'an IX : c'est la partie qui nous intéresse. Quand ce ne sont plus celles de la révolution, elles proviennent de Solingen, sont plus longues que celles de Klingental, et font 32 pouces (86.36 cm)

Le poids varie suivant les longueurs. Pour 33 pouces, le poids est environ de 680 à 700 grammes, on peut dire pour les plus petites lames 600 grammes et pour les plus grandes lames 700 grammes.
Partant du principe qu'à l’époque il était fréquent qu'un sabre change de lame environ de 3 à 5 fois par bataille pour l'heureux propriétaire qui avait le bonheur de rester en vie, imaginons le sabre qui a fait toutes les batailles napoléoniennes !

Beau travail de forge. Est-ce que tu as utilisé une étampe pour la gorge ?
Le gain de poids devrait se faire sans problème au polissage, mais vas y avec circonspection, on a vite de fait d'enlever trop de matière, et ce qui n'est pas trop grave sur un couteau devient vite rédhibitoire pour un sabre !

Ca semble bien se présenter pour la dernière étape. Ce serait sympathique de nous montrer les outils utilisés pour la gorge.

Oui, j'ai utilisé une étampe pour la gorge (pas trop le choix d'ailleurs) : une première de faible diamètre (que j'utilise pour les épées) pour bien rentrer dans la matière et une seconde d'un diamètre de 100mm pour finir.
Elles sont de type guillotine pour travailler seul. Je prendrais des photos si j'y pense.
J'aimerais savoir si des étampes étaient utilisées pour le tranchant, cela m'arrangerait bien...

La difficulté de ce genre de lame réside dans 2 choses à mon avis :
- d'une part, le fait que le dos de lame commence avec une épaisseur de 10mm puis continue avec une épaisseur moyenne de 5mm et finit avec 2.5mm ; le tout sur une longueur de 810mm ;
- il faut bien gérer le déplacement de matière avec la gorge.
Merci pour les commentaires.