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Méthode, technique pour identifier un acier de récupération

MessagePosté: Dim 24 Jan 2010 12:35
de BDelor
Compte tenu du coût actuel des aciers, la tentation peut-être grande d'utiliser des aciers de récupération achetés à bas prix chez un ferrailleur local.

Il ne faut toutefois pas perdre de vue que cette démarche présente quelques inconvénients majeurs :
  • conditionnement de l'acier récupéré : contrairement à des aciers laminés "neufs", livrés en plats facilement utilisables en coutellerie, vous aurez généralement des pièces mécaniques de section importante qui nécessiteront un important travail de forge pour être mises en forme. Cela veut dire un coût supplémentaire, si vous disposez du matériel nécessaire (forge, pilon ou marteau mécanique), voire un problème insoluble si vous travaillez uniquement par usinage (stock-removal).
  • identification de l'acier récupéré : la connaissance de la nuance d'acier est nécessaire pour conduire des traitements thermiques appropriés. Votre ferrailleur sera bien incapable de vous fournir cette information, et vous serez donc obligés d'effectuer un travail de "détective" pour tenter de mener à bien cette identification. Là encore, la démarche est consommatrice de temps et entraîne donc des coûts supplémentaires.

Il sera donc souhaitable de limiter l'utilisation de matière de récupération à des cas bien précis où :
  • d'une part le stock disponible est suffisamment important pour justifier de consacrer du temps à son identification,
  • d'autre part le type de pièce permet déjà de conjecturer la nuance utilisée. Correspondent notamment à ce cas les lames de suspensions de camions Mercedes et Volvo (acier 51CV4) ainsi que les lames de massicots et cisailles industrielles (D2 ou 90MCV8).
  • Enfin, il faudra de préférence éviter les pièces cassées : la casse d'une pièce permet de supposer une fatigue importante du métal, d'où le risque de micro-fissures difficilement détectables à l'œil nu mais qui ne manqueront pas de poser des problèmes au moment de la trempe.

Ces conditions étant réunies, quelques essais préalables sont néanmoins utiles :
- aspect extérieur : l'absence ou la présence de corrosion visible sur des pièces entreposées en extérieur permet de distinguer entre nuances inoxydables ou pas,

- taux de carbone : un meulage ou un oxycoupage entraînant une "combustion" riche en étincelles brillantes et courtes permettent de présumer d'un taux de carbone élevé,

- trempe : la forge d'une éprouvette test permettra d'une part d'évaluer la résistance de l'acier sous le marteau, mais surtout de faire un test de trempe (après trempe, une lime à métaux doit glisser sans accrocher sur l'éprouvette).

- examen du grain : l'éprouvette trempée peut-être facilement cassée, ce qui permet d'examiner la qualité du grain obtenu (ne pas oublier néanmoins d'effectuer avant trempe les normalisations d'usage...)

- réaction à l'attaque chimique : par exemple, le perchlorure de fer utilisé pour la révélation des damas permet de confirmer la présence de Manganèse dans l'acier (coloration noire quasi immédiate)

Encore une fois, tout ceci est à limiter à des pièces pour lesquelles on a déjà une quasi certitude de la nuance utilisée que l'on se contente alors de vérifier expérimentalement, et seulement si la quantité disponible justifie de se compliquer le travail plutôt que de recourir à un fournisseur.

Re: Méthode, technique pour identifier un acier de récupération

MessagePosté: Dim 24 Jan 2010 14:01
de AchimW
Le plus façile est de faire une spectrométrie. Je ne sais pas si c'Est possible de trouver des labos qui font ça en France, mais chez nous ça ne présente pas de problème. Et avec ça, on obtient un résultat qui montre l'alliage de l'acier en pourcentage avec une précision de 3 chiffres après le virgule. Sur le Messerforum allemand il y a un gars qui offre cette méthode pour très peu d'argent (genre 20 Euros). Pourquoi pas essayer de trouver quelqu'un en France qui fait pareil?

Re: Méthode, technique pour identifier un acier de récupération

MessagePosté: Dim 24 Jan 2010 19:32
de BDelor
Oui, bien sûr, c'est de loin la meilleure méthode, mais personnellement je n'ai pas connaissance de quelqu'un qui proposerait ce type de service en France. Il y a bien entendu des laboratoires qui effectuent des analyses spectométriques, mais j'avoue n'avoir jamais essayé de les contacter. A vrai dire je pensais que le coût d'une analyse serait bien plus élevé. Compte tenu de ce que tu nous dis, il y a sans doute une piste à explorer.