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Voilà un couteau de camp à la manière inventée par Nessmuk (de son vrai nom George Washington Sears).
Je me suis fait plaisir en réalisant au marteau tout le travail de mise en forme de la lame et de l'émouture, sans aucun travail ultérieur au backstand à l'exception du polissage de l'émouture.
La demi plate-semelle est forcée dans le manche en bois de cerf et rivetée. On ne peut pas faire plus simple.

Compte-tenu de la forme de la lame, il m'a semblé que les premiers centimètres de tranchant ne présentaient pas grand intérêt, sauf à la rigueur pour un travail en force de type épointage de pieux par exemple. Comme Nessmuk préconisait un équipement comprenant un couteau pliant, un couteau droit, et une hachette, je me suis dit que cette dernière était mieux dévolue aux travaux de force, et j'ai opté pour un non-affûtage de cette partie de la lame afin de permettre une préhension en avant du manche pour plus de précision. J'avoue de pas savoir si cette interprétation est la bonne...

La lame en XC70 est forgée fin, moins de 3mm au plus épais, pour alléger le couteau et sa longueur est de 17cm. Le couteau fait 30cm au total.

Sympathique comme résultat ; j'aurais quand même affuté le départ du tranchant, mais avec l'explication, cela se tient parfaitement. En tout cas, c'est un chouette travail au marteau.

Merci...
Ceci dit, pour le tranchant, ce n'est pas irrémédiable. En cas de demande, il est très facile de refaire une trempe plus étendue : il faut 5 minutes pour retirer les deux rivets et sortir la lame !

Très beau couteau, et toujours cette touche si personnelle dans la réalisation... J'aime beaucoup ce type de lame très maniable, et son côté "vie sauvage".
Le choix de ce mode d'affûtage n'est pas conventionnel, c'est sûr, mais il fallait y penser.

C'est une chouette réalisation mais pour moi, un peu long peut-être... Car c'est peut-être un couteau pour tout faire, surtout peut-être comme skinner, non ?

Oui, je pense qu'on pourrait ramener la longueur de lame à une douzaine de centimètres sans problème.
En fait, en dehors de la planche présentée dans le sujet Origine du couteau Nessmuk, je n'ai aucune information précise sur les dimensions du modèle original. Je me suis basé sur un bois de cerf de dimension agréable pour la prise en main, et j'ai fait la lame en proportion comme sur la planche.
Mais la remarque est intéressante, j'en ferai un plus petit pour voir ce que ça donne...

Comme le suggère Turbotec, le nessmuck est à l'origine un couteau de trappeur, assez banal d'ailleurs à cette époque, surtout destiné au dépouillage (les fourrures constituant leur principal revenu), et donc la lame est renflée avec la pointe légèrement relevée, et n'est jamais muni d'une garde extrêmement gênante dans les travaux quotidiens.
Avec environ 120/130 mm de tranchant, ce couteau est remarquablement polyvalent sur le terrain.

turbotec a écrit:C'est une chouette réalisation mais pour moi, un peu long peut-être... Car c'est peut-être un couteau pour tout faire, surtout peut-être comme skinner, non ?

La remarque m'a fait cogiter (c'est là que le rôle du forum prend tout son intérêt). Du coup j'ai remonté la lame en réduisant la longueur de la plate-semelle de quelques centimètres, ce qui nous amène à des dimensions plus "passe-partout" :

• lame de 12,5 cm
• couteau de 25 cm au total

C'est beaucoup mieux ainsi, mais il faudra patienter un peu pour les photos....

Le couteau était bien comme il avait été créé; c'était une réflexion pour faire avancer les choses : j’espère que tu l'as pris comme cela ?
Sinon dans mon esprit, l'arrondi vers la pointe est surement fait pour mettre le doigt pour régler la profondeur qui rentre pour dépouiller.

Le tranchant ventru est destiné à glisser entre chair et peau, en minimisant le risque de percer celle-ci, ce qui amenait une forte décote de la fourrure et donc une perte financière conséquente.
Les pointes des skinners sont donc toujours plus ou moins relevées ("up-swept") mais sur le Nessmuk, le dos est légèrement rabattu de façon à avoir une pointe plus proche de l'axe de la poignée.
La combinaison des deux rend ce couteau particulièrement efficace comme couteau à tout faire.
En outre l’absence de ricasso, chose très commune à l'époque, permet de disposer d'une longueur de tranchant optimale.
En tout cas, c'est mon modèle préféré à la chasse. Il faut reconnaître qu'il est difficile de faire plus simple et convaincant, question pratique.