Forum bijouterie, coutellerie, ferronnerie, sculpture, fonderie d'art et restauration - Metal Connexion

Bonsoir à tous,

Voici le troisième projet en coutellerie. C'est un travail sur le thème de la mythologie viking.



¤ Le style : Dague

¤ Description : Alors je vais donner les détails de l'histoire de cette mythologie tout en vous situant les protagonistes sur la photographie. Tout d'abord Sleipnir ce cheval à huit pattes, monture du dieu Odin : c'est cette représentation que je propose en fonds creux avec fonds matés, au niveau de la "garde". Ornementation avec des entrelacs, travaillés en taille douce.
Alors Sleipnir n'est pas le seul protagoniste de cette petite histoire, il y a également son père Svadilfari, que j'ai représenté avec un tout autre design au niveau de la lame. Svadilfari était l'étalon des nuits, la monture du maître bâtisseur, celui qui construisit la grande forteresse d'Asgard, souvent représenté sous l'apparence d'un frison (équidé pour lequel je voue personnellement une grande passion). Il était réputé pour sa puissance, et sa grande force à supporter des charges extrêmement lourdes. Convoité d'amour par le dieu Loki, celui-ci se transforma en une magnifique jument. L'illusion étant parfaite, Svadilfari se laissa aborder, et submerger d'amour, ils donnèrent tous deux naissance à Sleipnir, le cheval à huit pattes : robuste également comme son père, mais également très rapide à la course.
Voilà donc le thème général que j'ai voulu aborder dans ce projet. A noter également l'inscription, sous une police d'écriture de type celtique, motif récurrent puisque repris dans les ornements avec les entrelacs. "Builder" ou "constructeur" : une idée d'héritage transmise entre un père et son fils, comme l'on transmettait fut une époque, la lame, l'épée, de père en fils, et même de père en fille. Transmettre un passé pour bâtir un avenir.

Et j'ai poussé le vice de l'explication et de recherche beaucoup plus loin, notamment par un travail à l'émail rouge au niveau des vis et d'un manche en bois. Cette transmission des liens du sang, par cette note de rouge incrustée, et cet organisme vivant le bois, alors de préférence du chêne, un arbre que j'affectionne particulièrement par sa prestance, sa grande qualité, et son pouvoir de traverser les âges pendant plusieurs siècles.

¤ Genre stylistique : réalisations mêlant le celtique et le viking.

Voilà ce que je peux vous présenter pour le moment ; d'autres couteaux déjà réalisés sont revisités pour le moment, donc je ne peux rien publier d'autre pour l'instant. J'ai essayé de mettre en forme les explications du mieux possible.
Si vous avez des questions n'hésitez pas.

Bonne fin de soirée à tous et toutes.
Cordialement,
Amélie.

C'est un thème ornemental qui plaira certainement. La ligne du couteau est plus moderne que typiquement celte, mais cela peut être un choix revendiqué. Un damas traditionnel, du type de ceux que l'on trouvait sur de telles lames (multi barreaux torsadés) pourrait faire un rappel du thème, de manière à marier la modernité de la ligne et la tradition de la forge.
Pour le manche, le chêne risque de dénoter un peu par son aspect rustique, son veinage très marqué ne permettant pas un poli très fin, sauf peut-être à trouver une loupe ou une racine de qualité exceptionnelle. Personnellement, j'aurais plutôt penché pour un beau noyer...
Une dernière remarque (qui vaut aussi pour les autres projets, d'ailleurs) : avec le couteau, il y a généralement un étui, qui peut-être lui aussi l'objet d'ornementations, notamment dans le cas d'un étui en métal, mais pas seulement, car même dans le cas d'un étui en bois ou en cuir, on aura la possibilité de travailler sur les bagues de montage, la bouterolles, etc... l'ensemble devant rester cohérent avec le couteau lui-même.

Oui, la ligne du couteau est plus moderne, mais elle a déjà été revisitée depuis sa publication sur une toute autre base. Nous pourrons donc en rediscuter lorsque je l'aurai terminé.
Pour le bois, je prends mes idées et connaissances, acquises grâce à mon père qui est complètement de la partie, et qui m'a montré des pièces d'une qualité exceptionnelle en chêne, d'où cette idée d'en utiliser pour le manche. Pour l'idée du noyer, c'est tout aussi intéressant notamment avec la rose de noyer, on obtient un rendu magnifique.
Et pour les étuis, ils ont déjà été préparés mais je ne publie pas tout sur mes couteaux : j'ai déjà eu des problèmes de travaux volés par des "collègues graveurs", j'ai pu les récupérer mais ça n'a pas été sans mal, donc je sécurise mes travaux, ce qui est normal.

La recherche de bois de qualité exceptionnelle est une préoccupation constante pour les couteliers. La question est d'autant plus difficile que les besoins sont différents de ceux des ébénistes qui utilisent des pièces de plus grande taille autorisant des veinages également de plus grande taille (même chose pour les bois de placage d'ailleurs...). Je serais intéressé de voir ces pièces de chêne si vous avez la possibilité de les photographier !
Pour ce qui est de la discrétion, vous avez tout à fait raison, surtout s'agissant d'un projet non encore réalisé.