Choix d'un métal pour recouvrir un bouton de manchette en laiton


Choix d'un métal pour recouvrir un bouton de manchette en laiton

Messagede cepin » Mar 5 Oct 2010 12:47

Bonjour,

Beaucoup d'information ont déjà été données au sujet du laiton mais je souhaiterais en savoir plus et me faire préciser les étapes de création car je suis complètement novice dans les bijoux en métal.
Je veux créer des boutons de manchettes. J’achète indépendamment le système et le flan rond (15mm de diamètre). Je dois donc, si je ne me trompe pas, commencer par faire réaliser une soudure. Puis ensuite faire recouvrir l'ensemble d'un métal. Je ne souhaite rien de doré.
Qu'ai-je à ma disposition à par l'argent ?
Qu'en est-il du rhodium et que faut-il mettre en oeuvre pour avoir la teinte carbone (noire) ?

Vous parlez de coût élevé et qui fait que ce n'est pas intéressant pour de le petite série. Pourriez-vous me donner une fourchette de prix en fonction des quantités réalisées et du métal ?

Un fois le bouton "metallisé", je viens coller ma décoration (technique relevant d'un métier d'art travaillée sur une base papier). Y'a-t-il des colles spéciales et quelle est la législation à ce sujet (risque de contact avec la peau problématique, j'imagine.)
Je souhaiterais sinon pouvoir trouver des boutons déjà montés et soudés, pourquoi pas en acier inoxydable mais je n'en trouve pas. Les seuls que j 'ai trouvés viennent de hong kong et la qualité n'est pas au rendez-vous.

Je vous remercie
cepin
 
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Re: Choix d'un métal pour recouvrir un bouton de manchette en laiton

Messagede kurillos » Mar 5 Oct 2010 16:03

Bonjour,

Pour ce type d'articles, mieux vaut éviter une soudure, surtout pour des articles en alliages de cuivre.
Le laiton se soude mal (problème de dézincification par gazéification du zinc vers 1000°C, avec un changement de couleur, de composition chimique et mécanique), et se brase plus ou moins bien lorsqu'on attend de ce métal d'être revêtu par voie électrolytique (rhodiage notamment).
Les cuivreux conduisant bien la chaleur, les travailler à chaud va leur faire perdre de la dureté de surface par effet de recuit et le traitement de surface peut se retrouver "balayé" !

Je conseille de se munir d'une barre de laiton ou de bronze du calibre adapté et de la nuance qui convient, et d'aller voir une société spécialisée dans le décolletage, qui fera les boutons d'un seul tenant.

De cette manière, la gravure pourra être faite après usinage, le décolletage permet d'usiner de manière très précise et de brillanter la surface destinée à être gravée.

Pour ce qui est du rhodiage, une société basée en Suisse le réalise, il faut s'entretenir avec eux pour le choix de la nuance la plus adaptée, et surtout de son état de surface (indice de rugosité notamment). Certains éléments d'alliages des cuivreux peuvent dégrader les bains. La dureté en surface est très importante pour une bonne tenue, et parce qu'une même nuance peut être livrée dans des états métallurgiques très différents, il est possible de vérifier la dureté de la barre soit via le certificat matière émis par le revendeur de métaux (si l'information de dureté y figure ou d'état de livraison, sinon il faut le spécifier avant de passer commande), soit par un contre-essai en laboratoire d'expertise métallurgique. Je te recommande de travailler avec l'échelle de dureté Vickers, pointe pyramidale égale en diamant dotée d'un sommet de 136°. Comprimant la matière à 10 Newtons de contrainte, c'est l'échelle la plus parlante pour se faire une idée d'une dureté d'un métal ou d'une céramique technique. HV10 = Hardness Vickers, with 10 Newtons load.

Pour info, 380 HV10 correspond à un acier doté de structures de trempe, un rhodiage se situe aux alentours de 850 HV10, certaines céramiques techniques montent à 1200 / 1500 / 1900 HV10.
Lien vers la société Estoppey-Addor S.A. (CH-2500 Bienne) : lien

Roseleur dépose beaucoup de métaux dont de l'argent. Peut-être peut-il réaliser un rhodiage noir ?

Il est normalement possible de brillanter les pièces brutes d'usinages par l'usage d'un système de tribofinition, en sélectionnant l'agressivité des abrasifs, leurs formes et leurs tailles.

Cette société doit pouvoir rhodier des surfaces polies et peut être (y compris localement) des surfaces "sablées / microbillées / dépolies" par masquage rapporté (opération à faire bien évidemment après tribofinition; qui traite toute la pièce surtout si celle-ci est petite), pour pouvoir réaliser des contrastes "mat/brillant".

Si les prix d'usinages sont trop élevés, il est possible d'acheter un petit tour à commande traditionnelle ou numérique d'horloger/joaillier, toujours en Suisse ou en Allemagne. Je pense à Wabeco-Remscheid à Neuerburg.

Pour ce qui est de la colle, tu peux la supprimer par l'emploi de rebords usinés destinés à être rabattus par sertissage, l'outil spécial étant usiné dans une matrice d'acier durci. On procède soit par étape pour rabattre les bords, soit avec une molette.

Voilà mon sentiment sur le sujet.
Dernière édition par kurillos le Mar 5 Oct 2010 23:15, édité 1 fois.
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Re: Choix d'un métal pour recouvrir un bouton de manchette en laiton

Messagede roseleur » Mar 5 Oct 2010 21:02

Je viens un peu tempérer les propos de kurillos pour ne pas effrayer le "novice".
C'est dans ce genre d'échanges que l'on se rend compte que la pratique industrielle est parfois antinomique de la pratique artisanale :
Le laiton se soude mal (problème de dézincification par gazéification du zinc vers 1000°C, avec un changement de couleur, de composition chimique et mécanique), et se brase plus ou moins bien lorsqu'on attend de ce métal d'être revêtu par voie électrolytique (rhodiage notamment).

Le laiton ne pose strictement aucun problème de "soudure". Le terme étant entendu ici sous Je pense que kurillos parle de la soudure directe laiton sur laiton sans apport d'autre alliage. En ce qui me concerne, je soude en permanence du laiton ou des alliages cuivreux avec des baquettes de brasure adaptées. De plus en bijouterie fantaisie, il s'agit souvent aussi de brasure étain qui ne pose également aucun problème mis à part des difficultés surmontables de revêtements ultérieurs.
Les cuivreux conduisant bien la chaleur, les travailler à chaud va leur faire perdre de la dureté de surface par effet de recuit et le traitement de surface peut se retrouver "balayé" !

Le traitement de surface en bijouterie est réalisé toujours après le soudage. La dureté du métal n'a souvent qu'une importance très relative.
Je conseille de se munir d'une barre de laiton ou de bronze du calibre adapté et de la nuance qui convient, et d'aller voir une société spécialisée dans le décolletage, qui fera les boutons d'un seul tenant.

A condition d'avoir quelques milliers de pièces à réaliser. Là aussi les quantités industrielles n'ont souvent pas grand chose à voir avec celles pratiquées en industrie. Pour les boutons d'un seul tenant, cela ne va pas être évident : il faudra de toute manière braser un mécanisme.
Pour ce qui est du rhodiage, une société basée en Suisse le réalise, il faut s'entretenir avec eux pour le choix de la nuance la plus adaptée, et surtout de son état de surface (indice de rugosité notamment). Certains éléments d'alliages des cuivreux peuvent dégrader les bains. La dureté en surface est très importante pour une bonne tenue, et parce qu'une même nuance peut être livrée dans des états métallurgiques très différents, il est possible de vérifier la dureté de la barre soit via le certificat matière émis par le revendeur de métaux (si l'information de dureté y figure ou d'état de livraison, sinon il faut le spécifier avant de passer commande), soit par un contre-essai en laboratoire d'expertise métallurgique. Je te recommande de travailler avec l'échelle de dureté Vickers, pointe pyramidale égale en diamant dotée d'un sommet de 136°. Comprimant la matière à 10 Newtons de contrainte, c'est l'échelle la plus parlante pour se faire une idée d'une dureté d'un métal ou d'une céramique technique. HV10 = Hardness Vickers, with 10 Newtons load.

Je pense que l'on est très loin ici de la pratique de la bijouterie artisanale, je ne suis même pas sûr que ce genre de raisonnement soit appliqué en bijouterie industrielle.
Roseleur dépose beaucoup de métaux dont de l'argent. Peut-être peut-il réaliser un rhodiage noir ?

Je ne dépose que de l'or et de l'argent. Je ne suis pas certain qu'il existe des entreprises qui proposent le rhodiage noir sur des petites quantités.
Cette société doit pouvoir rhodier des surfaces polies et peut être (y compris localement) des surfaces "sablées / microbillées / dépolies" par masquage rapporté (opération à faire bien évidemment après tribofinition; qui traite toute la pièce surtout si celle-ci est petite), pour pouvoir réaliser des contrastes "mat/brillant".

Cette remarque est valable également uniquement pour de grosses quantités et non pour de petites séries.
Pour ce qui est de la colle, tu peux la supprimer par l'emploi de rebords usinés destinés à être rabattus par sertissage, l'outil spécial étant usiné dans une matrice d'acier durci. On procède soit par étape pour rabattre les bords, soit avec une molette.

Même remarque pour la matrice d'acier.

Pour répondre à cepin :
Puis ensuite faire recouvrir l'ensemble d'un métal. Je ne souhaite rien de doré.
Qu'ai-je à ma disposition à par l'argent ?
Qu'en est-il du rhodium et que faut-il mettre en oeuvre pour avoir la teinte carbone (noire) ?

A part l'argent pour ce type d'application : le chrome et le rhodium. Le rhodium n'est pas mis en oeuvre directement sur le laiton mais sur une éventuelle argenture. Pour la teinte noire du rhodium, je n'ai pas d'informations.
Vous parlez de coût élevé et qui fait que ce n'est pas intéressant pour de le petite série.

Dans quel sujet ?
Pour les colles il faut utiliser des colles de type Araldite.
Les seuls que j 'ai trouvés viennent de hong kong et la qualité n'est pas au rendez-vous.

La baisse des prix globale ne favorise pas la qualité.
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Re: Choix d'un métal pour recouvrir un bouton de manchette en laiton

Messagede cepin » Ven 22 Oct 2010 12:32

Merci beaucoup pour vos réponses.

Je me demande a présent si je n'aurai pas la possibilité de faire directement fabriquer en France les supports de mes boutons de manchette en argent mais sachant qu'il s'agirait de petites quantité (50 paires). Auriez-vous une idée du coût et vers quelle profession dois-je me tourner ?
Et comparativement une idée de coût si je faisais recouvrir 50 paires en laiton avec de l'argent.

Merci.
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