Couteaux pliants de berger corse, de style curnicciolu

[BDelor]

Voici un travail en cours pour un projet que j'ai trouvé sympathique : trois couteaux pliants sur la base du curnicciolu corse. Sur la base seulement, car pour être tout à fait orthodoxe, comme le nom l'indique, les manches devraient être en corne, alors que dans le cas présent ils seront en bois.
Le client en souhaite deux identiques - à l'exception du choix des bois - pour son frère et lui, et un troisième de plus petite taille pour son fils.

Seul le "petit" modèle est terminé. Ses caractéristiques sont :

• 7,5cm de lame pour une longueur totale de 17cm ouvert, 10cm fermé,
• manche plein bois en buis,
• lame en acier carbone XC75 de 3mm d'épaisseur.

Le second est en cours de montage, polissage du bois à finir et rivetage de la lame à faire. Ses caractéristiques sont :

• 8,5cm de lame pour une longueur totale ouvert de 19,5cm, 11,5cm fermé,
• manche en poirier,
• lame en acier carbone XC75 de 3,2mm d'épaisseur.

Le troisième couteau devrait, à la demande du client avoir un manche en chêne, mais je vais le lui faire confirmer au vu de l'aspect, à mon avis moyennement flatteur, qu'il prend au polissage. Vous verrez donc celui-ci plus tard...

[Fred]

Bonjour,
j'ai une question, peut-être naïve : il y a-t-il un système de blocage de la lame ? Parce que je me suis déjà refermé un couteau sur les doigts quand j’étais plus jeune.
A part cela, j'aime bien la ligne générale de ces couteaux et je serai fier quand j'arriverai à en faire deux identiques !
Bonne journée.

[BDelor]

Bonjour Fred,
non il n'y a pas de blocage de lame, c'est ce qu'on appelle un couteau "deux clous" (un clou pour l'axe, et un clou en guise de butée de lame). C'était dans le passé le couteau paysan par excellence car, du fait de sa grande simplicité, il pouvait être fabriqué partout par le forgeron ou le maréchal ferrant du village.
Tu as raison de le mentionner, sur un couteau sans blocage de lame (et aussi dans une moindre mesure sur un "cran forcé"), il y a toujours un risque de se refermer la lame sur les doigts si l'on ne fait pas attention à la manière dont on l'utilise.

Pour ce qui est de parvenir à faire deux couteaux identiques, il n'y a pas de secret : il faut commencer par faire un gabarit (généralement en tôle), que l'on utilise ensuite pour reproduire chaque couteau aux mêmes cotes et pour positionner rapidement les perçages.

[hurz]

C'est une belle ligne ! J'aime beaucoup le coté épuré (de tes pliants en général, d'ailleurs).
Petite question technique : comment réalises-tu la gorge dans le bois ?

[BDelor]

Merci !
Pour la gorge, j'utilise un petit disque denté monté sur une perceuse à colonne. Mais ATTENTION : les dents peuvent engager violemment dans le bois, c'est donc très dangereux si on met ses doigts au milieu, il est indispensable de monter le bois sur un étau croisé.

[jean-jacquesB]

Bonjour bernard,
voici de bien belles interprétations avec des bois de premier choix.

[BDelor]

Merci, tous les bois proviennent du jardin. Souvent, il n'est pas nécessaire d'aller chercher bien loin, on a des ressources sur place, il ne faut pas les négliger !

[BDelor]

Comme promis, voilà la série terminée en poirier, chêne et buis.

[BDelor]

Voici une pièce supplémentaire dans la même série, avec cette fois un manche en noyer :

[Xav41]

Magnifique.
L'encoche sur le dos de la lame a-t-elle une utilité ou est-elle juste décorative ?