Bonjour,
Une petite chose pour l'assemblage de l'aluminium.
L'aluminium se soude bien avec un poste TiG, mais il faut un courant de soudage alternatif pour casser la couche d'alumine, qui se reforme très vite : les alternances de polarité du courant de soudage sont là pour ça. En temps normal, on soude les métaux courants avec du courant continu (
Direct Current, abrégé DC). Si un poste à souder TiG-DC coûte déjà un peu d'argent (compter 1000 € minimum pour un poste neuf ET équipé de sa bouteille d'argon), un poste TiG AC/DC coûte beaucoup plus cher, minimum 2 k€. Un poste MiG équipé de sa bobine d'alliage d'aluminium coûte encore plus cher.
L'aluminium conduisant très bien la chaleur, les cordons de soudure sont larges, le risque d'effondrer le bain de fusion est très élevé, surtout quand on doit souder de fines épaisseurs (1 à 3 mm), il faut employer un courant de soudage pulsé pour souder sans effondrer la pièce. Et là le prix des poste AC/DC pulsés flambe, on arrive à 6 / 8 k€...
Un exemple rapide, ici la gestuelle de tenue de la torche et de l'apport de métal n'est pas bonne, ni l'extinction bâclée de l'arc d'ailleurs, qui est d'une longueur telle que la soudure est polluée... mais le bruit de l'arc TiG-AC (ce grésillement) est caractéristique. On ne voit pas le résultat (dommage), mais la soudure obtenue est toujours assez large au regard de l'épaisseur (souvent 1 de profondeur pour 2 de large, parfois plus sur tôles très fines) :
Dès que l'arc démarre, la pièce d'aluminium s'échauffe dans sa généralité, si la pièce ne pèse pas beaucoup elle peut entrer en saturation thermique : on crée un cordon de soudure et tout à coup le cordon s'élargit de plus en plus et on a un trou, le bain s'est effondré. Le courant pulsé permet à la pièce de pouvoir se maintenir à une température certes élevée, mais en réglant bien on soude sans percer, avec un cordon d'égale largeur du début à la fin.
Par contre après la soudure a généré un recuit localisé, la pièce devient "molle", elle se déforme et se raye plus facilement que là où elle n'a pas subi l'influence thermique de la température de l'arc.
Une autre alternative existe, elle consiste à utiliser un
laiton d'aluminium, par brasure à la flamme, alternative moins coûteuse et qui génère moins de problèmes lié au recuit.
Le métal d'apport est une brasure, celle-ci peut être réversible : on chauffe à nouveau et on sépare les pièces, ou une rechauffe peut unir à nouveau un assemblage en train de lâcher.
Le métal d'apport est un laiton d'aluminium, à base zinc, avec une teneur en aluminium de 1 à 9%, et un peu de cuivre (de 1 à 5%). Le zinc, le cuivre et l'aluminium ne sont pas des toxiques pour la peau (pour un port de quelques heures en tout cas, la sueur peut faire une légère attaque du zinc et le faire foncer), il y a une légère différence de couleur une fois poli, vis-à-vis de l'aluminium.
Et surtout, cette brasure peut permettre avec un chalumeau oxypropane ou oxyacétylénique
avec une flamme réglée carburante d'assembler plus finement l'aluminium, avec un coût plus faible qu'en soudage TiG.
Un lien vers une Fiche de Données de Sécurité de ce genre de métal d'apport :
lienEt le mode opératoire, pas académique, mais qui donne une idée des possibles :
Le maître mot pour un assemblage réussi :
la propreté, toutes les faces doivent être propres et si possible polies, les chanfreins doivent être taillés à la lime, les pièces dégraissées à l'acétone, jamais au trichloréthylène (formation de phosgène mortel dans ce cas), la conduction thermique est telle qu'il faut porter des gants pour ne pas se brûler. L'alu et l'inox renvoient les UV de soudure comme un miroir, on peut avoir des brûlures par UV sur les mains nues en très peu de temps.
Bien à vous tous.