Couteau droit en acier damas multi-torsades

[can]

Bonjour à tous,
la lame est constituée de quatre torsades traitées comme une mosaïque et retorsadées. Je m'attendais à plus original mais bon. Les torsades sont en XC75 et vieux fer, le tranchant en 90NCV8.
Ses mensurations sont 24 cm dont 13 de lame, largeur de celle-ci 2,8 cm pour 3mm d'épaisseur.
Vos commentaires sont les bienvenus. Cela fait un moment que je regarde vos réalisations et je ne me souvient plus si je me suis déjà présenté. Si ce n'est pas le cas, rappelez-le moi et je le ferais.
Merci.

coté pile

coté face

[BDelor]

Le résultat du multi-torsades n'est sans doute pas celui que tu attendais, mais il est tout de même très intéressant avec une sorte de flou qui évoque des volumes de fumées. Je suppose que les irrégularités de nuances du vieux fer y sont pour quelque chose...

Comme je te l'avais dit, ton problème est sans doute venu du forgeage de la lame au plus près des cotes finales, alors qu'avec des torsades, il faut garder toute l'épaisseur du barreau de damas et ensuite tailler dans la masse pour dégager la lame en enlevant un bon tiers de matière de chaque côté. En effet, c'est dans l'épaisseur du barreau que se trouvent les motifs les plus intéressants.

Sinon, c'est une belle finition et bravo pour le tranchant rapporté, ce n'est pas non plus l'exercice le plus facile à mener à bien.

[can]

Merci pour le commentaire. Mon problème est bien souvent que j'aime plus la forge que l'usinage, mais bon sur certains damas il faut que je m'y fasse.

[lamoksha]

C'est une bien jolie lame tout de même, bien servie par l'ébène avec de belles finitions.
Alors, concernant le fait que tu fabriques ton damas à la main :
Est-ce par nécessité ou par choix ?
Et est-ce aussi la raison du tranchant rapporté (en dehors du choix présent de nuances), ou bien le ferais-tu de toutes façons, du fait de la décarburation au feu, car c'est quand même bien plus long ?

[can]

Le choix du damas au marteau est pour le moment dû au fait que je n'ai pas de pilon. Cependant, je nuancerais ma réponse car pour moi de la même manière que la sueur du boulanger ajoute un plus au pain, celle du forgeron ajoute à son damas. Je continuerai donc même après l'acquisition d'une presse ou d'un pilon à le faire au marteau, sauf pour certains où je chercherais une régularité dans le motif. Après, peut-être qu'avec le temps et une plus grande habitude est-il possible d'avoir la même régularité de frappe mais je n'en suis encore pas là. Pour moi, de la même manière que les professionnels indiquent si le couteau est forgé ou usiné, on devrait indiquer s'il est fait au marteau ou pas, car à mes yeux il n'a pas la même valeur. Je ne parle pas de prix mais du travail réalisé.
Pour ce qui est du tranchant rapporté, en plus de l'esthétique (que j'apprécie particulièrement), il évite effectivement d'avoir trop de décarburation due au temps plus long du travail au marteau. Voila j'espère avoir répondu à tes questions.

[BDelor]

Et surtout, même sans tenir compte de la décarburation, XC75 + Fer, au final ça ferait un peu juste question trempabilité pour une lame.

[lamoksha]

Oui, ça répond très bien à mes questions. D'autre part, comme dit Bernard, là en l'occurrence le tranchant rapporté est inévitable, et dans le cas de nuances différentes - disons moyennement carburées -, je me demandais si le temps passé au feu, n'impose pas la plupart du temps, de faire la même chose, pour préserver la coupe.
Les nuances les plus carburées augmentent, elles, la difficulté de l'opération.
Je vois ton point de vue sur la valeur du travail au marteau tout en étant assez nuancé sur ce sujet, les martinets existant depuis fort longtemps et le travail en équipe sous l'oeil du maître depuis plus longtemps encore... Mais je respecte tout à fait la démarche.
Merci des précisions en tout cas.

[can]

Ce n'est pas un rejet de l'outillage ou du travail d'équipe qui sont mis en avant mais un respect de l'effort qui pour moi a des raisons d'être mentionné.