Bienvenue sur le forum altar.
Au contraire ce forum est consacré entre autre à la dorure et c'est tout à fait le bon endroit pour en parler.
Une première chose à signaler : la dorure sur la bijouterie est en général assez peu épaisse pour des raisons de coût, en effet du fait des prix relativement bas auxquels les bijoux doivent être vendus la plupart du temps, il n'est pas rentable de déposer de grosses épaisseurs d'or.
Deuxième chose : l'or ne cesse d'augmenter et ceci n'arrange pas le problème.
Je ne connais pas du tout le niveau technique et commercial ni le sérieux des doreurs en Corée, cet aspect peut également influer .
Le prix de l'opération est un repère mais la quantité d'or n'est pas le seul élément à prendre en compte, intervient aussi le coût de la main d'oeuvre (polissage, accrochage, mise au bain).
Rien ne permet de déterminer à première vue pour le client l'épaisseur d'or déposée (mis à part avec des appareillages de laboratoire difficilement accessibles) et cela est la porte ouverte à toutes les dérives. Il est donc assez difficile de s'y retrouver.
1. Le fait que ça parte aussi vite en frottant vous paraît-il normal ?
Le fait que la dorure s'en aille aussi rapidement est signe de sa très faible qualité mais il ne m'est pas possible de savoir si c'est normal sans connaitre le prix demandé ni les prix pratiqués localement.
2. Peut-on demander à un doreur une certaine épaisseur comme 3 microns par exemple (ou est-ce qu'au prix actuel de l'or, ce serait prohibitif) ?
Il est tout à fait possible de dorer à 3 microns ou beaucoup plus. L'épaisseur 3 microns correspond à l'épaisseur minimum pour pouvoir parler de placage en France. Pour ce qui est du prix, tout dépend de la surface de l'objet, du cours de l'or, de la main d'oeuvre nécessaire et des marges pratiquées sur place. Reste aussi le contexte économique local : existe-t'il des entreprises pouvant fournir un travail sérieux sur de petites quantités ? Je suis assez mal placé pour te le dire mais cela doit pouvoir s'évaluer sur place.
S'agit il de toutes petites entreprises, sont-elles bien équipées ou travaillent-elles dans des conditions précaires ?
3. Je vois que certains sites vendent des kits d'électrolyse, si j'ai une centaine de ces petites plaques à dorer par mois, serait-il possible de le faire moi-même avec des systèmes sans cyanure?
Non sans hésiter, sans cyanure les résultats seront décevants. La seule solution serait peut être une petite station de dorure au tampon dont on parle sur le forum dans un sujet sur les
bains de nickelage : voir la mise en œuvre sur le site de
artplating dont le lien est donné dans le sujet et pour l'appareillage, la société Sifco en France (Google). Cela dit l'investissement risque d'être trop important pour l'usage envisagé (à vérifier).
4. J'ai lu que pour améliorer la durabilité il fallait une sous-couche entre l'argent et l'or, et que pour les placages d'or blanc certains mettent 5 microns de bronze blanc : qu'est-ce que je pourrais utiliser qui soit sans nickel et de la même couleur que l'or pour éviter le choc de la couleur de l'argent quand la dorure s'estompe.
Il y a trois critères : l'adhérence face à l'exfoliation, l'isolation face à l'oxydation du support par porosité et l'épaisseur face à l'usure.
Adhérence : entre l'argent et l'or elle est très bonne, pas besoin de sous couche, pas de risque d'exfoliation.
Isolation : l'argent sulfure à travers la couche d'or, le nickel était employé auparavant en sous couche pour empêcher ce phénomène, mais il est allergisant et suspecté cancérigène. Il n'existe pas de dépôt jaune (en dehors du laiton) qui permettrait de "prolonger" la durée de vie de la dorure, c'est illusoire comme solution car le laiton par exemple oxyde très facilement. De plus, sur l'argent interposer un autre métal moins noble n'est pas logique non plus, à ce compte là il faut fabriquer directement en laiton.
Epaisseur : avec un dépôt de 3 microns la porosité diminue donc l'oxydation sera moins rapide. D'autre part l'usure mécanique sera beaucoup moins rapide.