Bonjour à vous,
Je rejoins Thierry dans ses propos, la soudure autogène donne les meilleurs résultats.
Seulement, je crois lire une méprise de taille pour toi, Diego :
On ne fait pas une brasure forte avec un acier cuivré.
Quand on utilise de l'acier cuivré, c'est une âme en acier massif ET un revêtement de cuivre électrolytique pour empêcher l'acier de rouiller, il y a très peu de cuivre pour éviter des problèmes métallurgiques comme une rupture intergranulaire, et de faire varier défavorablement les propriétés générales des aciers par l'addition de cuivre.
Mais ce métal d'apport est destiné à faire une soudure.Que ce soit un acier "de base", un acier faiblement allié ou ceux à Très Haute Limite Élastique employés dans le spatial ou la défense, tant que ces aciers là ne sont pas des aciers inoxydables, TOUS sont cuivrés.
Contrairement aux baguettes de métal d'apport inox et d'aluminium, tu n'as pas de méplats estampés sur les extrémités de baguettes, ces méplats te permettent d'identifier la nuance selon la désignation numérique
Weisst Nummer (du genre 1.4404, 1.2842...). Si deux boîtes de baguettes d'aciers différents de même diamètres se mélangent, il n'y a aucun moyen de savoir avec quoi l'on soude !
Mais dans tout les cas, de tels baguettes employées pour soudure (et pas celles pour "brasure forte", ce serait dans ce cas du laiton, du bronze, une base à l'argent, un cupro-phosphore...), ces baguettes là sont faites pour souder au chalumeau oxyacétylénique ou au TiG, et fondent vers
1530°C.
A lire le peu de tenue de tenue que tu obtiens, je pense à un collage : tu as soudé trop froid.
Mais une baguette en acier cuivré demande pour être soudée correctement un chalumeau oxyacétylénique,
et rien d'autre. Attention, l'acier liquide n'est pas "fluide" : pour souder à cœur ta pièce,
tu dois faire un/des chanfreins si ta pièce fait plus de 3 mm d'épais.
> Quel est le chalumeau employé dans ton cas ?
A mon sens, si tu as employé un chalumeau du genre aéro-butane, aéro-propane, aéro-tétrène, oxybutane, oxypropane, "bigaz" oxykyrène; bref les appareils BricoCastoTruc, c'est tout à fait normal d'avoir ce résultat de soudure foireuse, si tu as employé un métal d'apport acier.
Si ton métal d'apport est de l'acier cuivré (est t'il magnétique ?) alors il n'y a pas 30 possibilités >>> chalumeau oxyacétylénique impératif.
La raison est ici :
http://metal-connexion.fr/forum/distinguer-une-flamme-reductrice-d-une-flamme-oxydante-dans-une-forge-a-gaz-t2306-10.html¤ L'autre piste, c'est que tu as employé non pas une baguette d'acier cuivré, mais une baguette de cupro-phosphore (du genre Castolin RB5246), la confusion est fréquente avec les baguettes d'acier cuivré, mais ces baguettes ont souvent un code inscrit avec une marque à l'encre, et surtout elles ont clairement un aspect rosé. Le métal fondu est fluide comme de l'eau, à l'aspect argenté, il y a des fumées âcres et piquantes de phosphore, après nettoyage et limage/polissage on voit la couleur du cuivre prendre le dessus.
Si tu as employé du CuP ou du CuPAg, la règle est d'avoir des
bords à souder très propres (
l'état de surface meulé finement ou poli est très recommandé),
de privilégier l'assemblage par emboîtement comme en plomberie, et
un jeu entre les rives très précis et réduit, tout au plus quelques dixièmes.
La brasure doit pénétrer toute seule à l'interface par capillarité, pour t'y aider
tu peux enduire les parties en acier d'un flux désoxydant en pâte (poudre mêlée à un peu d'eau) du genre "Décapant 800" de Castolin-Eutectic, pour le seul cas de la brasure RB5246, et ici à titre d'illustration.
Attention, si tu emploie un métal d'apport de marque xXXXx, il te faut employer le flux correspondant à cette brasure, ce flux doit être fabriqué le même fabricant. On parle de "couples fil-flux", la brasure c'est un peu de l'alchimie et les divorces sont systématiques en cas "d'écarts". Les chimies sont particulièrement complexes dans ce domaine, autant les respecter que de tenter d'atteindre d'hypothétiques résultats et propriétés.
Ne pas employer de flux pâteux sur de l'acier, c'est risquer des inclusions d'oxydes >>> tenue foireuse.
Pour ce qui est de la chauffe en brasure faible ou forte, un chalumeau quelconque suffit pour amener les pièces à température. Le tout après, c'est une question de débit, l'oxygène pur élève la température de combustion et accélère la durée de préchauffe des pièces. Plus une pièce est massive, plus il faut un débit important, la nature des gaz comburants et carburants est un autre problème (financier, encombrement, stockage...).
Pour le réglage des jeux avant le dépôt de brasure (ou de soudure), je te recommande une pince-étau spécifique, comme les redoutables pinces Facom du type (voir page 406 et 407 du catalogue F08) :
- 502A (maintien de pièces en tôles pour soudage à l'arc),
- 503 (pour soudure des tubes et ronds de diam. 10 à 90 mm)),
- 504A (pour maintien des grandes sections pleines, creuses ou encombrantes de 80 à 125 mm de hauteur de pièce),
- 512 (pour le maintien des pièces en L et U).
Elles sont très efficaces pour les procédés flamme et arc.
Bien à toi.