Poinçon pour signer son travail de ferronnerie, coutellerie

[Héphaïstos74]

Bonjour à tous

Je sais, je viens a peine de me lancer dans la forge et je pense déjà à avoir mon poinçon : c'est peut être prématuré, mais je pense que c'est ce qui fait que notre pièce nous "appartient" et de dire à notre égo : "tiens, c'est moi qui t'ai fait".

Enfin je voulais savoir si certains de vous en avaient.
Où les avez-vous faits ?
Héphaïstos

[cardoso5fr]

C'est normal de vouloir marquer ses lames.
Personnellement j'utilise différentes choses, soit un stylo graveur dremel, soit un système de gravure electro chimique. Et parfois un poinçons à froid que je me suis fabriqué, mais il est trop mou et il faut que j'en fasse un autre qui marque de manière plus homogène.

[BDelor]

Personnellement je n'en ai pas. Mon avis est qu'un couteau, aussi soigné soit-il, est un travail d'artisan mais pas une œuvre d'art, aussi je préfère m'effacer derrière l'objet lui-même.
Ceci dit, il faut bien reconnaître que 99% des clients ne voient pas les choses de cette manière et préfèrent que leur couteau soit signé. Je pense donc que je finirai bien par y venir comme tout le monde.

Si tu as des talents de graveur, tu peux réaliser toi même un poinçon dans un acier dur. Il est aussi possible de le commander auprès d'une entreprise spécialisée, (on en trouve facilement en faisant une recherche sur internet), à partir d'un modèle informatique. Le prix moyen d'un poinçon est supérieur à 100 euros.

Plus de détails dans ce sujet : Poinçon pour couteau, fabrication, fournisseurs et coûts

[cardoso5fr]

Aprés, il y a aussi la possibilité de signer une lame discretement avec un guillochage caractéristique sur une des tranches de la lame par exemple. C'est ce que je faisais avant d'avoir mes systèmes de marquages. (généralement dans le finger choil de façon à me permettre de faire des guillochages classiques sur le dos de lame)
Aprés pas mal de coutelier ont un style trés personnel, une patte, un coup de main qui fait que l'on reconnait leur travail au premier coup d'oeil sans même avoir besoin de voir un logo ou un signe distinctif.

C'est un peu la même chose pour le guillochage, le guillochage de chaque coutelier a un style propre et une personnalité. Même en reproduisant le motif d'un autre, il y a quelque chose. Cela serait d'ailleurs assez intéressant de faire un petit quizz d'une vingtaines de guillochages de couteliers différents. Je suis sur que la plupart des amateurs seraient capables d'identifier l'artisan juste à l'aide des coups de limes.

Un autre moyen simple pour graver ses lames est d'acheter les chiffres et lettres à frapper, cela permet de se faire dans un premier temps un marquage pour un cout moindre. Les poinçons étant loin d'être donné quand réalisé par des professionnels (à juste titre car c'est tout de même un gros travail).

[Héphaïstos74]

Merci de vos réponses rapides.
J'aimerais tenter de faire le mien mais je ne sais absolument pas comment m'y prendre.
Je ne sais pas si c'est faisable, mais faire un poinçon directement sur un marteau, est-possible ?

[cardoso5fr]

Ce n'est peut être pas l'idéal de le faire sur un marteau. Il vaut mieux le faire sur un rond ou un carré d'acier à outil (90mcv8 par exemple, ou un vieux chiffre à frapper que tu auras au préalable recuit)

Pour la réalisation il y a eut un excellent article dans la passion du couteau qui est paru il y a quelques temps.

Le concept est assez simple, graver le logo en "negatif" de façon à ce qu'il soit dans le bon sens lors de la frappe.

Le mieux est de faire le logo sur ordinateur est de l'inverser pour avoir une parfaite idée de ce que c'est sensé être.

Plusieurs possibilité pour le graver.

• Dégraisser la surface d'acier ou le logo doit se trouver.
• Appliquer un vernis protecteur (vernis à ongle cela peut fonctionner).
• Grater à l'aide d'une aiguille le pourtour du logo de façon à supprimer le vernis tout autour des traits du logo.
• Bien "nettoyer" le logo en vernis avec une lame de rasoir (de façon à avoir des traits nets.
• Placer la pièce d'acier dans un bain de perchlorure de fer pendant au moins 6 heures (même 12 heures ne feront pas de mal). Le perchlorure de fer va attaquer l'acier non protégé et mettre en relief le logo protégé. L'idée est d'avoir au moins 0.5mm de hauteur de mise à nu)
• Bien tout nettoyer à l'eau courante pour eviter que l'attaque de l'acier ne se poursuive.
• Avec des petites limes ou des micro fraises sur une dremel ou autre nettoyer le pourtour du tracé.
• Tremper le poinçon (selon les spécifications de l'acier)
• Revenu à 250°c . j'ai fait le mien au chalumeau et je suis monté trop haut.
• Une fois le poinçon traité, il faut "affuter" le tracé soit à la lime diamant, soit avec des petites fraises carbures toujours sur dremel. L'angle d'affutage de 90° est bien. Il faut lors de cette étape prendre soin de ne pas détériorer le tracé et tenter d'avoir l'arrête de bien franche.

Je conseillerais de ne pas vouloir faire un poinçon trop volumineux car il sera plus dur de réaliser la marque parfaitement du premier coup.
Ni trop petit car il sera difficile à graver.

Une autre méthode est de graver directement dans l'acier à l'aide d'échoppe, de fraise dremel, de lime le logo inversé, tremper et affuter.

Une troisième méthode de gravure peut être par electro gravure avec un vernis photosensible, mais je ne maîtrise pas le sujet.

[elbosco]

J'ai pris l'habitude dans deux ou trois vides grenier cette saison de laisser trainer un couteau type ULU. Quelques curieux regardaient ou le prenait en main. A 20€ personne ne prenait, même à 10€. Le jour ou j'ai poinçonné, le regard des curieux s'est penché dessus, ils ont regardé le couteau avec les yeux de...
C'est une histoire commerciale mais le même couteau affiché à 80€ est parti très vite : je pourrais même augmenter !

[gaw]

Le poinçon est la marque du coutelier et lui est propre. Elle peut changer au cours de sa carrière en fonction de son état d'esprit ou dans le cadre de séries limitées comme les développe Bob Loveless.
Pour ma part, j'estampille à chaud, avant la trempe, en creux avec des outils en acier rapide, de vieux forets par exemple, ou des burins retaillés. Dans tous les cas, il faut veiller à ne pas détremper son poinçon.