Création de moule pour fonte de l'argent et du bronze

[Mel]

Merci Shimegi.

Roseleur, le truc c'est que j'ai peur que si je fais appel à un atelier d'estampage autre que celui qui me fournit mes pièces, mes pièces soient vendues à d'autres.
Je fais des bijoux très particulier et je passe un temps fou à chercher des fournisseurs que d'autres Français ne connaissent pas. J'ai des pièces particulières que j'aimerais qu'on me fasse, il faut sûrement que l'atelier d'estampage crée un moule ou quelque chose du genre pour sa presse à partir de mes pièces en laiton. A mon avis, ça va couter cher et je ne pense pas que l'estampeur va se contenter d'en faire pour moi si déjà il crée de nouveaux moules exprès. Or mon gagne-pain vient du fait que je me démarque avec des bijoux différents (et que j'adore faire) et je ne voudrais pas voir les pièces que j'ai eu tant de mal à trouver, se diffuser et en argent en plus.
Du coup je vois avec mon fournisseur, mais il n'est que distributeur : je lui ai demandé de voir avec son atelier d’estampage et j'attends la réponse.

[cuprite]

Bonjour.
Sauf erreur, si vous faites réaliser un moule ou une estampe spécifique, et que vous financez la réalisation, vous en êtes propriétaire et votre fournisseur ne peut l'utiliser que pour vous, même s'il est conservé dans son entreprise pour des raison pratiques.
Comme le disait Shimegi, ce type de pratique est destiné à une fabrication en grand nombre. Si vous avez une production de pièces uniques ou en petites quantités, quel serait l'avantage de ces produits pour vous ; à moins d'avoir des pièces détachées que vous pouvez assembler selon votre inspiration ?
La réalisation de tirages en cire perdue serait une technique plus simple et moins coûteuse en investissement pour vous et votre fournisseur : un original dans un matériau, qui est moulé en silicone ou caoutchouc, puis dans ce moule, on tire autant de cires que l'on veut, qui sont montées en grappe et coulées en métal ; les finitions étant à votre charge ou celle de votre fournisseur.
Enfin, si vous voulez que vos bijoux soient protégés, ils faut déposer les modèles (voir avec l'INPI), et cela n'empêchera pas les reproduction à l'étranger, les droits deviendraient exorbitants. Le fait de travailler avec un fournisseur à l'étranger ne vous garantit pas la non-diffusion de vos modèles par d'autres, au contraire, vous n'avez pas de traçabilité des pièces.

[roseleur]

La technique de la cire perdue ne convient pas pour certains types de pièces en l'occurrence des pièces de ce type très fines et ajourées.
Pour ce qui est de "l'atelier" du fournisseur, Mel, ce doit très probablement être l'adresse que je cite plus haut, à moins qu'il ne soit à l'étranger.

[Shimegi]

@Mel : j'ai l'impression qu'il vous manque un certain recul quand à la profession de bijouterie et des techniques liées.

La première chose à savoir, c'est qu'être bijoutier et faire des bijoux sont deux choses bien différentes. Contrairement à de nombreux métiers, il n'y a pas de technique particulière pour faire un bijou : n'importe quel objet troué et mis en pendentif fais l'affaire. Par contre le métier de bijoutier forme à des techniques généralistes liées au travail des métaux précieux, et de l'inclusion d'éléments tiers (pierres ou autre).

Au final, un bijoutier sait faire un peu de tout (métal forgé, fondu, embouti, ciselé ... ), mais n'est pas spécialisé (en terme de formation). Le métier du bijoutier c'est de s'adapter, autour d'un noyau qui est le travail des métaux précieux. Toutes ces choses sont des métiers et des compétences différentes: il n'y a aucune chance qu'un estampeur vous fasse une fonte de ses modèles puisqu'il est estampeur, pas fondeur (ou alors il dispose d'une fonte en plus et fait les deux).

Je vous dis ça parce que j'ai l'impression que vous êtes un peu perdu(e) dans le choix des techniques, et des contraintes liées.

Dans l'hypothèse où vos bijoux sont particuliers et que vous voulez en conserver l'entière propriété, chose en général inutile tant le dépôt protège peu, il suffit de le déposer. Le simple fait d'en commander une maquette en fait de vous le ou la propriétaire, sauf si l'objet en lui même n'est pas original auquel cas le dépôt ne sert à rien.

Par ailleurs l'estampe est intéressante, comme je l'ai dis plus tôt, sur de très gros volumes. Ça
s'applique sur des épaisseurs, généralement, de l'ordre de 6-8 dixièmes de mm : l'intérêt de l'estampe, c'est son faible poids. Impossible d'en faire une fonte en argent de qualité, la limite basse acceptable en fonte étant de 4 dixièmes ça le permettrait mais il faut compter les épaisseurs enlevée lors de la reprise de fonte, 1 à 1,5 dixième sur la surface, soit 2 à 3 sur l'épaisseur totale. En considérant que la fonte soit excellent et qu'il n'y ai pas de porosité ou de défaut, courant sur les pièces fines à cause de la difficulté du métal à alimenter la totalité, des déformations lors de la mise en plâtre.

Dans votre cas il est probable qu'il soit plus simple de faire une maquette en cire verte, fondue pour faire une première maquette argent qui sera ensuite prise en moule pour faire une série. Avec une épaisseur correcte de 0.8 à 1 mm d'épaisseur ça passe (si la pièce n'est pas trop grande) sans problème, le poids et le prix lié est négligeable au regard de la main d’œuvre (en tout cas je vous le souhaite).

Reste le débat des dépôts : c'est hors sujet ici, mais dans 99% des cas c'est inutile en bijouterie.

[Mel]

Oui, j'ai bien compris que contacter un atelier d'estampage n'est pas nécessaire, et j'avoue que j'étais perdue dans mes choix. Mais grâce à vos avis j'y vois plus clair.
Concernant le moulage, je n'ai pas besoin de faire des tirages à la cire perdue car je travaille la pâte d’argent et qu'il existe une pâte pour mouler les pièces, c'est juste que j'ai peur qu'elles soient trop "pleines" (contrairement aux estampes qui sont creuses) mais je vais tester ce système.

Shimegi, je n'ai pas la prétention de me dire bijoutière loin de là, j'aimerais l'être mais à mon âge je n'ai droit à aucune formations, ou alors à mes frais et à l'autre bout de la France, chose impossible financièrement.
Je ne protège pas mes modèles, c'est de l'argent perdu, car encore faut-il trouver les copieurs dans les méandres du net ou des boutiques qui ont pignon sur rue ; je connais trop de gens qui ont payé pour rien, dont moi-même, à l'INPI. Je m'acharne à trouver des fournisseurs dont les pièces ne sont pas (encore) trop diffusées, pour que mes pièces restent uniques, et le fait d'avoir mes pièces en argent ferait de ma marque la seule à proposer ce type de bijoux en argent.

Oui, Cuprite. Je cherche à avoir des pièces détachées, les assembler selon mes inspirations, c'est ainsi que je travaille.
Merci encore pour votre aide à tous !

[Shimegi]

Attention, je n'ai pas fait un jugement de valeur, simplement j'ai eu l'impression qu'en parlant de bijouterie vous mettez beaucoup de choses différentes dans le même sac, d'où ma précision.

En ce qui concerne le moulage, un moule peut tout à fait produire des pièces aux mêmes formes qu'une estampe, voire plus complexes, c'est simplement l'épaisseur minimum qui pose problème.

[Mel]

Oui, c'est exactement ça ; dès que j'ai le matériel de moulage, je testerai.