Bonjour,
Le lien est effectivement intéressant, de part le projet présenté, mais le vocabulaire et les notions abordées sont très imprécis, voire erronés. Cette remarque est faite dans le seul but d'éviter les confusions gênantes s'il vous était donné de discuter avec un professionnel du bronze.
Pour en revenir au cœur du sujet (
le bronzier d'Art : en quoi consiste ce métier), je me permets d'apporter quelques précisions. Il y a en réalité
4 disciplines regroupées sous l'appellation "Bronzier d'Art" :
le tourneur : il travaille à la manière des tourneurs sur bois (outil tenu à pleine main) sur un tour de bronzier, très spécifique. Le métier est à distinguer de celui des tourneurs travaillant avec des outils montés sur une tourelle ou au tour à commande numérique. Nous sommes ici en présence d'un métier dont les gestes ont plusieurs centaines d'années et pour lequel le sens de l'esthétique est primordial. Nous leur devons une très grande partie des pièces historiques aujourd'hui dans les musées.
le ciseleur : il donne toute sa noblesse au bronze en retravaillant les motifs et les textures affadis par le moulage. À sa charge également la réalisation des modèle dits modèles bronzes destinés à devenirs les maîtres modèles utilisés par les fondeurs.
le monteur en bronze : il trace, met en forme, découpe, perce, taraude, cintre, brase, assemble de manière à finaliser un objet. Il est le lien entre les différents métiers du bronze. Historiquement, il fut rendu nécessaire par l'industrialisation du XIXe siècle qui enferma le tourneur et le ciseleur dans des tâches strictes et répétitives, leur enlevant de fait leur polyvalence historique.
le fondeur : c'est le métier le plus facile à imaginer, mais pas le plus facile à maîtriser… Le travail de fondeur d'Art, en dehors de petits tirages en cire perdu, nécessite des installations importantes et un savoir-faire pointu lorsqu'il s'agit de travailler avec le niveau de qualité de nos anciens (maîtrise des compositions d'alliage, des moulages au sable sur des formes complexes, de la technique de la cire perdue sur du statuaire, des phénomènes de refroidissements, de la qualité structurelle des pièces…).
Pour information, la division "atelier de bronzier" de la société Rennotte regroupe les trois premiers métiers.
Les filières de formation à ces métiers sont devenues rares et fatalement précieuses. Les enseignements relatifs aux métiers de monteur, tourneur et ciseleur sont encore (pour combien de temps ?) dispensés à l'école Boulle, sur Paris. Il y a également quelques centres de formation en province, mais une main suffit à les dénombrer. Pour les jeunes motivés avec une très bonne main, il y a du travail car à une époque où le XVIIIe siècle n'est plus forcément à la mode, le bronzier dispose de compétences que beaucoup de créateurs ont bien du mal à trouver. En d'autres termes, il ne faut pas considérer ces métiers uniquement tournés vers le passé…