La formation en techniques de traitements de surfaces est déjà un bon point de départ en ce qui concerne la dorure et l'argenture.
C'est peut être suffisant pour la pratiquer d'un point de vue industriel mais tout à fait insuffisant pour la restauration d'antiquités.
Celle ci demande également une bonne connaissance de l'histoire de l'art et des techniques de conservation-restauration.
En ce qui me concerne j'ai une formation familiale, mon père pratiquait déjà ce métier. J'ai beaucoup fait de recherches personnelles .Ma clientèle est composée de professionnels (antiquaires , experts, décorateurs...) et de particuliers. C'est grâce à l'ancienneté de mon atelier que mon activité perdure.
Actuellement pour pouvoir prétendre accéder aux marchés publics il faut avoir un diplôme de conservateur-restaurateur ce que je n'ai pas. En fait on bascule progressivement d'une fonction "usuelle" de l'atelier de dorure artisanal (dorure et redorure en vue d'un usage ) à une fonction pure et simple de restauration-conservation . Du reste restaurer c'est souvent éviter toute redorure...
Il faut savoir que le marché privé est assez restreint et difficile d'accès, le secteur de l'antiquité subit une mutation et le travail se raréfie.
Seul subsiste le travail concernant des objets de grande qualité et nécessitant une bonne connaissance technique et historique.
A terme, à mon avis, les petits ateliers indépendants et non certifiés par un diplôme de conservation restauration auront tendance à disparaitre. Beaucoup ont déjà fermé en particulier les entreprises avec plusieurs salariés. Restent encore quelques survivants qui pour la plupart travaillent seuls .
Je suis un peu rabat joie mais une chose est sûre, réussir à percer dans ce métier est assez difficile surtout en voulant créer sa propre affaire, il faut être armé d'une très grande motivation.
Une solution peut être de racheter une affaire qui ferme mais le cas est de plus en plus rare (
vente d'un atelier de dorure) et ne dispense pas d'obtenir ce diplôme de restauration.