Tamahagane, acier traditionnel des sabres japonais

[BOB]

Les résultats des réductions de mes "mentors" ont été satisfaisants, mais ce sont des réductions difficiles et aléatoires.
La difficulté vient peut être de l'ilménite et du titane contenus dedans ; c'est une piste, avec d'autres comme le rapport de charbon de bois ou les fondants à ajouter, etc, etc...
Nous n'avons pas encore assez de retours d'expérience pour valider une méthode reproductible intéressante.

Pour ce qui est de la forge de lame, Christophe et Claude savent faire et avec bonheur. Le problème est la quantité de métal exploitable qui est relativement faible (par rapport à d'autres minerais plus classiques) au vu des efforts consentis, je trouve. Mais on ne désespère pas !
Succinctement le rapport de notre réduction de "purette bretonne" de cet été :
- 25kg de sable de magnétite, la purette bretonne, notre satetsu à nous; tri magnétique, densité:4.12
- fondant : chaux
- réducteur : charbon de bois
- durée réduction : 9h27
- pression d'air à la tuyère : 2.0 mb moyen
- température maxi air soufflé : 402°C
- soufflerie électrique
- résultats : rendement 28% :

- loupe dense 5.1kg (0,2kg de fer, 4.9kg d'acier très carburé, genre 2%C)
- diverses coulures de fonte en fond de creuset : 3.8kg

Appréciation : satisfait par le côté réductible du minerai, insatisfait par le côté matière directement exploitable.

[Baptor]

Un article qui pourrait vous intéresser, tiré du cours d'un de mes professeurs avec son aimable participation :

Les débuts de la métallurgie du fer
Plusieurs pays ont vu apparaître la métallurgie du fer de manière indépendante.
Il semble qu'il n'y ait pas eu d'ère du bronze avant l'ère du fer au Japon. Dans ce pays, le minerai utilisé ne contenait que 2% de fer, 8% après bénéficiation. Il était traité dans des fours à cuve, par réduction au charbon de bois, dans une opération durant plus de 70 heures. Le produit fini contenait de fer, de la fonte et de l'acier, dont la teneur en carbone variait selon la
proximité du charbon de bois. La température était suffisante pour que le laitier s'écoule hors du four. Les plus anciens fours de réduction du minerais de fer découverts au Japon datent de la moitié du sixième siècle.

Vous pourrez trouvez de plus amples informations dans les publications suivantes :

- J.-B. Birat, "Alternative ways of making steel : retrospective and prospective ... ", La revue de Métallurgie -CIT, Novembre 2004, pp 937-955
- T. Kitamura, H. Katayama, et al., "Control of slag and inclusions in traditional Japanese iron- and steelmaking", lronmaking and Steelmaking, 2002 Vol 29 N°4, pp 276-280

Pour indication, le charbon de bois était fait par combustion lente à partir de bois vert, empilé en cercle (un peu comme un tipi), puis recouvert d'argile.

En espérant avoir été utile.

[arthur]

Oui, merci de ta contribution...