Marché du fer forgé : créer une ferronnerie en Bretagne

[harold]

Bonjour Grange,
Et merci pour la vidéo.

Je crois que les formations AFPA de Toulon La Valette et celle du Havre en ferronnerie n’existent plus. Je vais quand même me renseigner. J’ai voulu effectuer un CIF avec les Compagnons à l’école de Muizon l’année dernière. J’avais trouvé une société pour la partie en entreprise, tout était bouclé de mon côté. Mais deux semaines avant le délai de validation final par mon employeur, celui-ci m’a licencié. C’est ce que l’on appelle une belle vacherie. Je veux maintenir le cap. Et si je dois en passer par la métallerie (je crois que je n’ai pas le choix), ce sera ainsi. De plus, je pense qu’il y a des travaux dans ce domaine qui ne soient pas inintéressants. Mais qui n'ont rien à voir avec le travail du ferronnier de ta vidéo.

Moi, pour une installation, j’avais pensé naturellement à Paimpont. Surtout qu’il y a pas mal de monde actif par là-bas (Asso Hispamebro) et la célèbre Fête du fer. C'est aussi touristique et je pense que la proximité avec Rennes peut-être un atout.
A creuser...

[grange]

Salut, harold,

Si la formation AFPA de Toulon ne se fait plus, c'est malheureusement un évenement supplémentaire qui traduit une volonté en filigranne, de supprimer tout ce qui n'est pas rentable, qu'importe si c'est une partie de notre patrimoine qui fout le camp!!!
Pour revenir à la Bretagne, Essaye de te rapprocher de l'entreprise CREZET à Saint-Jacques de la Landes (rennes) qui recherche depuis plusieurs mois, un ferronnier confirmé. Ils font de la restauration du patrimoine, ...Si tu es motivé et tu sais te vendre, tu peux essayer d'y rentrer car, pour avoir visiter leur atelier et juger de leur façon de travailler, tu pourrais trouver facilemment ta place car c'est une grosse structure (50 p) où tout est taylorisé; un jeune fait les clous, un autre s'occupe de meuler des pentures, etc...et pas mal de jeunes y travaillent.
Sauf erreur, la structure a l'air adapté pour l'apprentissage.....et les choses qu'ils font sont variées et sympas.

Aprés, pour pouvoir en vivre sur la Bretagne, il faut être dans un environnement favorable, c'est à dire, de l'argent, du goût, et des ressources locales, bref des villages avec de trés belles maisons, de belles voitures (l'argent), de beaux jardins paysagés bien rangé (du gout), de belles pierres avec déjà un intéret pour la ferronnerie (des ressources)......
Eh, là, par exemple, en centre bretagne (guerledan, mont d'arrée), CE N'EST PAS DU TOUT CA!

Tiens moi au courant pour l'AFPA de Toulon.....

[harold]

Salut,

J'ai déjà contacté Mr Rémi Crézé, ancien compagnon, installé depuis près de 25 ans. L'expression " la ferronnerie, c'est de la dentelle" est de lui. Ils ont terminé un ouvrage en fin de semaine, il m'a donc conseillé de venir un peu plus tard pour avoir des choses à voir dans l'atelier. J'espère pouvoir discuter un peu plus avec les employés lors d'une visite prochaine.
Je te tiendrai au courant concernant la formation AFPA de Toulon. Ça peut en intéresser d'autres.

Sinon, je ne suis pas sûr qu'il faille s'installer dans un endroit où les habitants ont des signes de richesse. Un village touristique me parait plus adapté. Surtout s'il regroupe plusieurs artisans (Ex. : Pont Scorff toujours en Bretagne) et même (surtout) si les activités sont variées.
Voilà.
Harold

[BDelor]

Sinon, je ne suis pas sûr qu'il faille s'installer dans un endroit où les habitants ont des signes de richesse. Un village touristique me parait plus adapté. Surtout s'il regroupe plusieurs artisans (Ex. : Pont Scorff toujours en Bretagne) et même (surtout) si les activités sont variées.
Harold

Je connais un artisan qui est passé par Pont-Scorff, retour d'expérience mitigé. La clientèle de passage n'est présente qu'aux périodes touristiques et n'est pas forcément encline à dépenser beaucoup d'argent dans de l'artisanat d'art.
Personnellement, je crois davantage au développement d'une clientèle locale de résidents aisés.

[Roland PINON]

Salut Harold.
J'habite (et travaille) dans une région très touristique et mon expérience est proche de BDelor .
Les touristes n'achètent que des "petits souvenirs" et des "petits cadeaux" pour la voisine qui à gardé le chat et arrosé les plantes. De toutes façons, leur coffre de voiture est plein !
La vraie clientèle est sur place en résidence principale ou secondaire et le travail de forge représente 40 % , la métallerie 50% et les 10% restants pour tout les petits travaux de soudure et réparation (remorque, tondeuse, poteaux de boite aux lettres et autres trucs bizarres).
Le plus important est de s'incrire dans le tissu économique local afin de survivre et ensuite infléchir la direction que l'on souhaite prendre. De toutes façons, avec un peu d'outillage et des compétences, on est souvent sollicité.

[grange]

Exact, Roland.

Le touriste de passage n'est pas un client potentiel. (aussi petit soit-il, le portillon forgé doit marqué un peu le cuir de la banquette arrière de la Volvo).

Là où tu as encore raison, c'est le particulier local qui a des besoins variés (réalisation ou réparation) et que le ferronnier par des exemples de réalisation (showroom) et par sa force de persuasion, peut éventuellement orienter la réalisation vers ce qui est intéressant à faire... plus ou moins.

En pratique, ce n'est pas toujours comme cela, mais à la base d'une réalisation, il y a forcément à réfléchir sur la conception et là, c'est forcément une porte ouverte vers la création... sinon, on se tait, on exécute et on pose.

[harold]

Et bien, merci à vous tous pour ces retours. Ça donne matière à réflexion.
J'ai peut être une vision encore trop idyllique sur la question d'une installation. Vos avis sont très importants pour moi, car père de 2 enfants, il est évident que si je veux poursuivre cet objectif, je dois aussi garder les pieds sur terre.
Vraiment merci.

[grange]

En même temps, je connaissais un ami sur Saint Malo dont la passion était la fabrication de bougeoirs.
Dans ce cas là, comme dans le cas des couteliers aussi, il vaut mieux s'implanter dans une zone touristique.

[harold]

Bonjour à tous,

Je me suis trompé : la formation AFPA de ferronnier existe encore au Havre et à Toulon La Valette (là où tu as effectué ta formation, Grange). Il y a par contre une longue file d'attente où les candidats qui n'ont pas pu l'intégrer de formation l'année dernière sont prioritaires. Les relances à candidature vont être lancées au Havre, et Toulon est déjà complet.

Sinon, j'ai eu des contacts intéressants avec des professionnels du coin.
Les principaux conseils :
- S'inscrire dans le tissu économique local (ce que dit BDelor et Roland Pinon) est nécessaire à un bon développement au niveau notoriété mais aussi pour la restauration coûteuse d'ouvrages.
- Rechercher un clientèle aisée (ceux qui peuvent acheter) mais qui ont aussi un patrimoine qui peut nécessiter de la restauration.
- Développer des contacts avec les architectes, designers bref ceux qui peuvent avoir besoin de faire sous-traiter des travaux.
- Pour commencer, se faire un maximum d'expérience. (D'abord en intérim puis si possible, dans une société offrant une prestation large) avant de se lancer.
- Ne pas perdre de vue un projet à long terme et au travers de ses expériences, toujours tenter de s'en rapprocher, et/ou d'acquérir les compétences nécessaires à son lancement.
- Ne pas hésiter à s'associer pour pouvoir répondre à l'ensemble des demandes de la part des clients.
- La base du métier reste la soudure (possibilité d'employabilité immédiate).
- Les entreprises qui emploient cherchent toujours, du moins souvent (a condition que l'activité soit pérenne), à maintenir en poste leurs employé(e)s. L'expérience (et donc le long terme) étant gage de travail de qualité.

Tous ces conseils paraissent évidents mais ils m'ont aidé à garder les pieds sur terre et à mieux définir les bords de mon projet.
Assister à une réunion d'information à la CMA de Rennes fut instructif également.
Bonne journée.

[grange]

Expérience...
Quand on voit le travail de certains professionnels qui pourtant, exercent leur métier depuis plusieurs années, soit ils leur manquent encore un peu d'expérience, soit ils atteignent leurs limites en terme de patience, de concentration, d'exigence et là, c'est la personnalité même du ferronnier qui fait la différence. En ce qui concerne la technique et la créativité, la passion est un bon moteur qui pousse forcement à vouloir se documenter, à observer les belles grilles, à faire des essais, ... et là c'est infini.

Certains, avec une simple boule de pâte à modeler, font des choses formidables alors que d'autres, se contente juste de la faire rouler...
Harold, je monte sur la Bretagne cette semaine. On pourra se rencontrer. Je te tiens au courant par MP.