Comment souder du fer puddlé ?

[brindacier]

Bonjour,
Merci pour ce commentaire très instructif. Il doit me rester quelques morceaux de barreau et je serais ravi de t'en envoyer si tu me donnes ton adresse par MP.
Quant à savoir s'il fallait tout remplacer au lieu de restaurer, je trouve que tu vas un peu trop loin. La facture aurait été bien plus salée et on aurait perdu un élément du patrimoine (façade classée et à proximité d'un monument historique). J'ai vu ce balcon de près et je peux t'assurer qu'il n'y a pas de risque qu'il se démantibule. Même si le métal est fragile, comme tu l'as expliqué, il est assemblé par rivetage et présente une bonne solidité dans son ensemble (il a été soulevé par une grue et aucun signe de faiblesse ne s'est manifesté). Les parties les plus abîmées du cadre ont été remplacées et je ne me fais pas de souci.
Pour le test de solidité de la soudure, j'ai été surpris de voir que le barreau était devenu plus dur aux alentours de la soudure. C'est vrai que j'aurais du poursuivre le test en plaçant la soudure au plus près de l'étau mais il m'a semblé que la zone soudée était au moins aussi solide que le reste du barreau et ça m'a semblé satisfaisant.
Je retiens tous tes conseils pour la prochaine fois où je rencontrerai ce métal un peu maudit, mais qui a quand même fait ses preuves (cf Tour Eiffel, statue de la liberté et autres).

[kurillos]

Bonjour Brindacier,

Je t'ai envoyé mes coordonnées par mp; dans l'idéal il faudrait deux à trois barreaux pour en tirer quelques enseignements qui profiteront à tous. Je suis équipé pour faire des polissages à visée macrographiques, ainsi que des essais de pliage. J'ai des confrères dans un laboratoire d'essai qui pourront me faire un essai de résilience en métal de base et en zone soudée (ZAT).
La démonstration de cet acier effervescent sera tentée au passage avec ma torche TiG (je peux monter à 220 Ampères, mais ici 80 suffiront à démontrer ce phénomène).

En ce qui concerne ce métal, on remarque qu'en construction métallique (les viaducs, tour Eiffel et statue de la Liberté) que l'ossature métallique n'est pas soudée (on ne savait pas souder ces épaisseurs à l'époque ni en atelier ni en conditions de chantiers) mais il faut aussi savoir qu'il fallait que ces pièces aient la surface la plus rugueuse possible : l'opération de rivetage à chaud, très pénible à réaliser fait que l'édifice tient... par l'effet de peau.

Les surfaces sont tellement irrégulières que les rivets ne sont là que pour maintenir l'adhérence entre les différents plans. Certes, ils travaillent en cisaillage, mais si c'est un critère dimensionnant, ce qui explique leur nombre c'est bien la rugosité et l'adhérence des surfaces qui prévaut !

Je ne suis pas surpris que la zone avoisinant ta soudure soit très dure. Avec des charges en carbone aussi élevées, pour moi un tel échantillon bien positionné dans l'étau doit casser net à température ambiante.

Bien à toi.

[bernard]

Bonjour de Bernard.
Bravo kurillos, ton article est très complet surtout au niveau des risques. En tant qu 'entreprise de restauration où chacun est persuadé de bien faire avec son savoir (d'aujourd'hui) et sa propre technique (comme étant la meilleure) sans se rendre compte que dans une société de plus en plus juridique le responsable doit toujours être l'autre (le principal est de ne pas être l'autre), le problème, c'est la course aux prix les plus bas face à des gens sans scrupules... qui cherchent toujours un lampiste.

Personnellement, j'ai réglé le problème en repartant au neuf en fer pur avec des clients capables de comprendre les risques (ils ne sont pas si rares quand on leur explique bien), et je garde ce métal pour faire autre chose (j'aime le travailler).