Re: Réduire la perte au feu : technique du ferronnier
de Baptor » Mar 27 Avr 2010 18:22
La perte au feu est reliéeà la température ; plus on chauffe en température, plus on perd (pour un même temps).
De même plus on chauffe longtemps, plus on perd (température égal).
Donc, il faut pour éviter de perdre, chauffer le moins longtemps possible et le moins chaud possible. Mais forger a froid, en coutellerie parait compromis. ;)
Donc vous l'aurez compris il faut juste trouver le bon compromis.
En industriel, on utilise des valeurs de perte au feu de 1 % (chauffage induction robotisé), 3% (chauffage en atmosphère close - électrique ou gaz)), 5% (pour fuel).
L'explication de forger dans le noir est assez simple et optique. Quand l'on étalonne sa température à l'œil, elle dépend de l'environnement. Pour une source qui émet de la lumière (ici notre pièce), plus l'atmosphère autour sera foncée, plus on sera sensible a sa luminosité.
On a le même phénomène avec les couleurs. Prenez un rond blanc et mettez-le devant du blanc, du gris et du noir, il ne vous paraitra pas le même.
Sinon pour le conseil, il est conseillé d'éviter les surchauffes, quitte a chauffer plus souvent ; le temps étant moins critique que la température. Et comme disait les anciens, il faut «Battre le fer quand il est chaud».
Après pour indication culturelle :
Il existe des techniques de vitrifications qui permettent de créer une ganse autour des pièces en les protégeant de l'air et donc de l'oxygène. Et comme la calamine est un oxyde... pas d'oxygène = pas d'oxyde. Certains l'utilisent pour arriver a réaliser des soudures de forge sur des métaux au carbone ou alliés. Mais c'est un procédé assez couteux et bien sûr ne supporte que très mal le forgeage. Recherche les sujets sur l'utilisation des poudres de Borax qui devrait t'aiguiller.
Après pour certaines utilisations, il existe des procédés de forgeage sous vide ou sous atmosphère neutre. Mais de par la difficulté de réalisation et le coût, cela relève de conditions expérimentales ou de pièces à très haute valeur ajoutée ou d'exception (joaillerie de grand luxe, militaire, etc...)
Après comme chaque forgeron pourra te dire, l'expérience évite la perte au feu... autant sur le choix de la température de travail, que sur la rapidité de réalisation. Entre un débutant et un forgeron expérimenté, le temps peut varier sur certaines actions du simple à plus de 10 fois... et donc autant de chaude et de perte.