Merci pour les compliments.
Pour ce qui concerne la question de la reconstitution historique, mon approche est un peu différente. A mon sens, il y a un grand intérêt à chercher à s'approcher au mieux de la fidélité à une "manière", à une technique bien précise, telle qu'elle a été pratiquée historiquement. Bien sûr, il est toujours possible de trouver d'autres tours de main, de s'approcher du rendu recherché, mais c'est alors sans y parvenir précisément. Or, la seule possibilité qui nous est donnée de retrouver justement des techniques artisanales traditionnelles, c'est de tenter de mettre nos pas exactement dans ceux des artisans qui nous ont précédés. Cette approche a malheureusement un coût, elle n'est donc pas toujours économiquement possible.
Au sujet du damas, ce n'est pas tout à fait ce que tu décris. Il existe en effet plusieurs approches :
- d'une part le damas "de soudure", obtenu par soudure à la forge de différentes nuances d'acier, certes pratiqué par les forgerons japonais, mais aussi par bien d'autres avant eux, à commencer par les occidentaux qui dès l'époque mérovingienne avaient déjà porté ces techniques au plus haut degré de sophistication,
- d'autre part le wootz, parfois appelé damas oriental, qui est un acier fondu au creuset et dont la structure résulte de phénomènes chimiques et surtout de la manière dont il est travaillé.
Dans le cas des yatagans, on rencontre :
- soit des aciers homogènes,
- soit l'utilisation de damas de soudure, la lame étant constituée de plusieurs barreaux dont un ou deux éléments centraux en motifs torsadés, ce qui est généralement connu sous l'appellation de "turkish ribbon"
Ceci dit, dans la plupart des cas, les aciers anciens étaient de toute façon corroyés à des fins d'homogénéisation.
Ce projet étant parvenu à son terme, je clos maintenant le sujet.
Pour toute question ou demande de précision, vous pouvez bien sûr me contacter par MP.
Merci de votre intérêt !