Traitements thermiques de l'acier en coutellerie

[BDelor]

Oui, c'est intéressant. Personnellement je ne vais pas au delà du grain 120 avant la trempe, parfois même seulement au grain 80. Cela explique sans doute que la calamine accroche davantage. Et aussi le fait qu'il y en ait davantage parce que je refais souvent une ou deux chauffes de normalisation juste avant de tremper.

[bryan]

As-tu essayé Achim de tremper le SC145 à l'eau ?
A quoi Mr Plazen trempe-t-il le SC145 ?

[AchimW]

As-tu essayé Achim de tremper le SC145 à l'eau ?

Je ne fais rien que ça, mais sous forme de trempe interrompu. Ça veut dire je trempe à l'eau pour arriver à environ 300° C et a ce moment je change le medium de trempe et le reste du refroidissement se fait dans de l'huile. Quand on regarde les courbes et diagrammes des aciers au carbone c'est totalement logique.

A quoi Mr Plazen trempe-t-il le SC145 ?

Ben là, faut demander Eric personnellement, mais selon mes informations, il le trempe a l'eau, aussi.

[bryan]

Merci Achim,
une chute rapide de la température jusqu'à 300° et le reste plus lentement, ça a quel but ?

Pour Eric, je lui ai soumis l'idée de passer sur le forum, il nous expliquera peut être sa façon de faire, sinon, je le lui demanderais, il va me faire mon couteau avec cet acier en sandwich avec du vieux fer.

Tiens, ça me fait penser à un autre question : tu gères de la même façon les trempes avec un sandwich (fer/acier/fer) qu'un acier simple ?
Les courbes de trempe sont les mêmes ; je pense surtout au facteur vitesse de refroidissement. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre...

[AchimW]

Quand tu regardes les diagrammes de TT pour des tels aciers, c'est évident qu'il faut les tremper très rapidement pour ne pas finir dans la région "perlitique", aussi appelé "nez perlitique". Viens voir dans ce sujèt içi:

diagramme-de-traitement-thermique-ttt-explication-t1255.html

parce que là-bas il y a un diagramme que j'ai expliqué. Pour les aciers purement au carbone, cette région est beaucoup plus proche a l'axe température et plus haut et il faut donc baisser la température super vite. Pendant ce refroidissement, la plupart du stress créé viens de la dilatation de l'acier par refroidissement.

Par contre, une fois on a passé cette région, ce n'est plus nécessaire de refroidire avec la même vitesse pendant la transformation austénite/martensite. Et c'est exactement cette transformation qui est responsable pour la plupart du stress parce que l'acier change encore son volume, mais cette fois-çi a cause de la transformation du réseau cristallin. En plus, l'acier se durcit pendant cette phase et deviens cassant. On a donc tout l'intérèt de passer cette phase tout doucement. Et quand on a déjà dépassé les régions perlitiques et bainitiques, on peut quand même développer 100 % de martensite.

[bryan]

Merci encore, je sens que la route va être très, très longue pour moi. J'ai beaucoup de chemin a parcourir pour arriver a avoir des TT digne de ce nom, j'ai besoin de potasser les diagrammes...

[Chantre]

Les recuits à doux se font toujours à des températures largement plus bas que la température de trempe/austénitisation. Normalement il s'agit d'une différence de température de 80 à 200° C. Petite exemple, le 90MCV8 se trempe à 800 - 840° C, mais le recuit à doux se fait à 730 - 710° C. Le recuit de récristallisation se fait encore plus bas dans les 700 - 650° C. Et encore plus bas c'est le recuit de détente.

Y a-t-il un moyen simple de connaitre la température de recuit ?

[cardoso5fr]

Oui, connaître la nuance exacte de l'acier et se reporter à sa fiche technique.

[j.louis]

Salut Achim !
Qu'est-ce que tu appelles "faire une recristallisation" pendant ton étape du recuit ? (C'est ton premier message en page 1.)

[Baptor]

Le terme « recristallisation » désigne une réorganisation de la structure cristalline qui a lieu à l'état solide.
En fait il va se produire la germination (apparition) de nouveaux grains métallurgiques, ce qui a plusieurs effets :
- Annuler l'écrouissage (élimination des dislocations).
- Régénérer des grains qui ont tendance a grossir au chauffage (et donc augmenter les caractéristiques mécaniques).
Pour cela, il faut remplir certains impératifs de chauffage et de déformation.