Re: Consolidation d'un bois fissuré pour la fabrication d'un manche de couteau
de BDelor » Dim 12 Sep 2010 10:31
A priori, le "fond dur" a un rôle de remplissage plutôt que de consolidation. Personnellement, je le l'utilise pas, je ne peux pas t'en dire plus.
En imprégnant de cyano liquide prise rapide et en ponçant immédiatement sans attendre le séchage, on remplit les fissures d'un mélange de colle et de poussière de bois qui consolide très bien tout en gardant la texture et la couleur du bois, ce qui permet d'éviter l'aspect "plastique" de la colle. Jusqu'à présent, en procédant de cette manière, je n'ai jamais eu de problème de casse...
En commentaire : on pourrait se demander pourquoi aller chercher des bois endommagés et se causer autant de soucis, plutôt que d'utiliser des planchettes débitées en plein bois dans des parties saines...
Le fait est que la coutellerie fait usage de toutes petites dimensions de bois, de l'ordre d'une dizaine de centimètres seulement. Des bois appréciés par exemple en ébénisterie en raison de la beauté de leur fibrage sur des placages de grande dimension perdent ainsi tout intérêt une fois ramenés à quelques cm2 seulement. La coutellerie recherche donc des bois présentant de grandes variations de nuances et de motifs, ramassées dans un tout petit espace. Les loupes, les racines, les bois ayant "souffert" présentent ces avantages mais sont aussi souvent endommagés par ces mêmes raisons qui ont créé leurs accidents de structure. Il faut donc s'en accommoder sans toutefois remettre en cause les exigences de solidité et de résistance à la fatigue qui sont celles d'un manche de couteau.
La stabilisation de l'ensemble du bois est une bonne solution mais qui n'est pas forcément facile à mettre en œuvre pour un particulier (manipulation de résines, pompe à vide...). L'imprégnation partielle à la cyano, quant à elle, est très facile à effectuer, avec des résultats très satisfaisants lorsque le bois n'est fragilisé que par endroits. Par contre, lorsque la totalité du bois est fragile (cas en particulier de certaines loupes), la stabilisation reste encore la meilleure solution.