la discussions est intéressante, j'avais commencé un message bien trop long pour être compréhensible, aussi, voici en quelques mots le fond de ma pensée (ca reste malgré tout un peu long, désolé) :
Qu'un désigner dépose ses modèles, ça ne me choque pas.
Par contre, en tant qu'héritier de centaines de générations de forgerons qui m'ont précédé, j'ai du mal a me prendre pour un artiste, ou un inventeur...
Un créatif, surement, mais d'abord et surtout un technicien, qui tient sa technique (qui inclue pour un ferronnier l'esthétique) des anciens.
L'avenir pour la protection de nos métiers tient beaucoup plus dans la capacité à être innovant, créatif, ouvert aux changements, aux échanges. Hormis la rénovation du patrimoine, ce sont des métiers que l'on devrait aborder parce que l'on a quelque chose à dire, parce que l'on a du gout pour la recherche "créative", pas pour être un simple tâcheron.
C'est en cela que je n'aime pas le terme
"ferronnier d'art", bien que je comprenne qu'il serve à nous différencier des "assembleurs",
le mot "art" offre une connotation élitiste qui est loin de redémocratisé (rapport à la notion d'éducation dont je parle dans mon message précédent) le fer forgé et nous fait passer pour des décorateurs inutiles plutôt que des artisans du "fonctionnel
et beau".
L'innovation, la créativité et l'esthétique ont toujours été intrinsèquement liés aux métiers de fèvre/serrurier/ferronnier. L'évolution des styles nous montre que, de tout temps, les ferronniers se sont influencé, soit par opposition soit par inspiration, mais ont toujours mis la fonction avant l'esthétique:
Je ne peux pas me considérer comme un artiste, car avant de voir l'esthétique d'un ouvrage, il y a déjà, la destination, la fonction, les proportions et ensuite seulement vient l'esthétique, elle même restreinte par les conditions/capacités de réalisation, le budget, etc...
Et cette capacité (l'art) du technicien ferronnier à jongler avec toutes ces données (esthétique et créativité inclusses) est un héritage de nos prédécesseurs ; être fier d'un ouvrage réalisé et le poinçonner est une chose, par contre (a mon sens) vouloir s'octroyer comme propriétaire intellectuelle exclusif de l'ouvrage serait un peu comme renier nos anciens.
Sans oublier que les idées sont souvent dans l'air du temps ou liées a certains mouvements, car le beau est aussi une histoire d'éducation de l'oeil et de l'esprit, et ce concept du "beau" change avec les époques, quand à être acteurs d'une mouvance, ca fait juste parti d'une identité.
(Ca doit être vraiment très rare, mais j'imagine que de voir une copie conforme d'un ouvrage qu'on a exécuté, ne doit pas être très réjouissant..., peut être vaut-il mieux, dans ce cas, le prendre comme un hommage.)
Pour ma part, c'est un ouvrage = un lieu = un client = un graphisme, mais c'est vrai que je ne fat que très peu de mobilier ou "babiole" et encore moins de séries, donc je n'ai pas put rencontré "le problème du tabouret", mais je reste malgré tout persuadé qu'il faut laissé les notions conceptuels et la propriété intellectuelle aux artistes et à nous de réapprendre aux gens que la fonction n'as jamais empêché la beauté (et cela sans élitisme)
Amicalement.
Bertrand
PS : Même si certain travaux sont moins intéressant que d'autres, le fait d'être un tâcheron ne me dérange en rien, j'irai presque jusqu'à dire que c'est une fierté (en même temps, tu as plus de bouteille que moi, aussi, peut-être changerais-je d'avis avec le temps)
PS2 : Je pense que pour faire ce métier, il faut de bonnes bases théoriques et de la technique, et avec la liberté qu'offre cette technique, il faut aimer s'amuser avec la ferraille.