Trempe et revenu lors de la restauration d'armes de tir anciennes

[jaf]

Bonjour à tous.

Je viens de me lancer dans la restauration d'armes de tir anciennes et de collection à poudre noire.

Sur l'une de mes armes, après dérouillage par électrolyse, et démontage, j'ai effectué un bronzage au four (20 minutes plus ou moins à 350 degrés) et un refroidissement dans un bain d'huile.
Pour une autre, j'ai procédé à un bleuissage à la flamme, au chalumeau à gaz, avec aussi un refroidissement dans un bain d'huile.

Le résultat me satisfait mais un problème subsiste... Certains de mes amis me disent que ces armes ne sont plus aptes au tir pour la raison suivante : l'acier utilisé à l'origine étant un acier doux et élastique ; le fait d'avoir refroidi les pièces dans un bain d'huile a provoqué une trempe qui a rendu cet acier cassant... donc dangereux dans une arme à feu.

Mes questions sont les suivantes :
Dans cette gamme de température 200° à 400°, y a-t-il effectivement trempe ?
Est-il possible de récupérer la situation en procédant à un revenu et à quelle température ?

Je n'y connais pas grand chose en métallurgie et j'aimerais avoir un avis ou plusieurs avis éclairés sur la question.
Merci d'avance pour vos réponses.

[gavroche]

Pour moi, tu as plutôt fait des revenus que des trempes, au pire, réchauffe à 220°/230° pendant une heure et basta !
Bon, des personnes plus calées vont sans doute intervenir.

[BDelor]

A ces températures il n'y a pas de trempe, il s'agit effectivement d'un revenu poussé, ce qui semblerait plutôt bien pour ce type d'usage.
En revanche, il me semble qu'il y a une zone de fragilité à éviter, qui correspond à des températures un peu plus élevées (vers 450-600°C, je crois, mais l'erreur est vite faite si l'on travaille à l’œil) et qui ne concerne que certaines nuances d'aciers. Je ne suis pas très au fait de cette question, ces températures n'étant pas celles que l'on utilise habituellement dans les traitements thermiques de coutellerie, mais je pense qu'une vérification est à faire dans ce sens. Question à suivre...

[thierry loeve]

Bonjour Jaf.
Pour commencer il faudrait l'année, même approximative, de fabrication. Les nuances ont évolué durant les siècles.
Une origine serait sans doute aussi la bienvenue ; sinon une photo de l'arme non démontée donnerait des indications supplémentaires.

[jaf]

Bonsoir.
Merci pour vos réponses rapides.

J'entre dans les détails... Je me lance dans la restauration en suivant la procédure expliquée sur ce site : lien.

Bien entendu, avant de massacrer une arme historique, j'ai préféré faire mes premières armes sur une réplique bien rouillée de revolver confédéré des années 1850, mais fabriquée en Italie par la maison Uberti en 1975.
Ci joint quelques photos qui je l'espère, vous seront utiles :

[cuprite]

Bonjour.

Le barillet ne semble pas piqué par la rouille comme le canon : est-il repoli avant bleuissage ? Est-ce que l'aspect bleu dégradé est volontaire sur ce type d'arme ?
Et le canon est-il aussi rebronzé ou rebleui ? Avec les piqûres, on se rend moins compte du résultat.
Par ailleurs, l'électrolyse peut conduire à une fragilisation de l'acier lors des réactions d'oxydo-réduction et dégagements gazeux.
Une corrosion (intergranulaire par exemple) qui peut sembler superficielle peut atteindre jusqu'au coeur du métal et donc le fragiliser.
Je crois que personne ne pourra vous garantir que votre arme sera apte au tir en toute sécurité en se basant uniquement sur les traitements thermiques d'un acier ancien.

[gobannos]

Contre la fragilisation par hydrogène, il faut chauffer à 200°C pendant une heure à deux heures.

[gavroche]

Contre la fragilisation par hydrogène, il faut chauffer à 200°C pendant une heure à deux heures.

Veux-tu dire qu'un ressort passé à l’électrolyse retrouve ses qualités et n'est alors plus cassant ?

[gobannos]

Oui, c'est ça ; c'est un problème très courant quand on fait des traitements de surface de pièces mécaniques.

[gavroche]

Je connaissais bien le problème, mais pas la solution. Merci !