Re: Couteau à effiler à manche en olivier
de Marteauetenclume » Jeu 26 Avr 2012 14:21
Bonjour,
La lame coupe très bien heureusement !
Le travail à la meule à eau et aux polissoirs ne facilite pas les choses, bien au contraire, mais les rend plus intéressantes. Tout est lié à ce que font les mains et il est aussi facile de faire bien que de rater une lame. Par rapport au travail sur backstand (mais Bertrand Pons en a déjà parlé), ça n'a rien à voir dans le sens où le support est tellement dur (il s'agit de magnésie), bombé, que l'on ne touche pratiquement qu'un seul endroit à la fois et que ce sont donc les mains, l’œil et l'oreille qui doivent décider de la direction à prendre. On ne plaque pas la lame immobile contre la meule comme pour marquer celle-ci, mais on fait des passes le long de la lame en définissant l'angle que l'on recherche. Par exemple, très souvent, je décide de prendre un angle assez large côté manche pour finir avec un angle très aigu vers la pointe. Cela permet des variations étranges au départ mais très pratiques en fait dans l'usage du couteau !
Pour les polissoirs, c'est encore une autre histoire ! Là, il faut avant même de les utiliser apprendre à fabriquer ses propres disques, coller l'abrasif, et ensuite les suiffer comme il faut, ouvrir le grain, etc... ça fait beaucoup de paramètres à gérer et j'avoue ne pas les gérer tous pour l'instant.
J'ai pour ma part acheté du grain 46 à 600. et j'ai des disques de 20 cm à 35 cm de diamètre en différents matériaux. Là encore, pour le peu que j'ai déjà utilisé le backstand, ça n'a pas grand chose à voir... Bombés comme la meule, on ne touche dans l'absolu qu'un point sur les polissoirs, et le polissage se fait donc un grain après l'autre en croisant les traits si on veut être sûr d'un résultat parfait, ou sans croiser si on veut un satiné correct.
Pour ce qui est d'un beau satiné, c'est assez facile à obtenir : au grain 150, c'est déjà pas mal. En allant jusqu'au 600, la lame commence à être miroir, mais il y a encore beaucoup de rayures et je n'ai pas encore trouvé de corindon plus fin (c'est Soucille qui m'a vendu le corindon et il n'avait pas au delà de 600). Je continue de chercher et vais peut être essayer de pallier ça avec de la pâte à polir. Pour aller jusqu'au miroir, je dirais que ce n'est pas facile ; après je n'en suis qu'à mes débuts et espère trouver le tour de main ou l'astuce qui me permettra de faire ça facilement, et c'est ce qui est vraiment passionnant dans l'utilisation de ces outils car on est vraiment en recherche du petit quelque chose qui fera avancer le travail quantitativement ou qualitativement.
Bon, voilà ce que je peux en dire pour l'instant, n'hésitez à me poser des questions si vous en avez.
Milan