Re: Choix de bois pour les manches de couteaux
de winter » Jeu 28 Oct 2010 18:56
Ce que j'ai trouvé de plus simple et de plus efficace en bientôt 15 ans d'expérience de séchage des bois à couteaux :
tu les débites LE PLUS VITE POSSIBLE après l'abattage... et très vite tu les mets en carton.
Je m'explique : tu coupes un peu au dessus de ce que tu veux en faire (blocs pour des pleins manches sur soie, plaquettes pour des plates semelles, etc...) ; si tu ne sais pas quoi en faire, coupe un peu de tout et garde toutes tes chutes.
Ensuite tu ranges ça au mieux dans des petits cartons, avec le moins d'air possible, donc le bois le mieux rangé possible. Tu étiquettes et fermes le carton au scotch, avec indication de ce qu'il y a dedans, le poids éventuellement...
Et tu oublies... Tu verras le temps passe super vite ! Tu peux t'en servir quand le poids est stable... Donner une durée dépend de trop de choses (type de bois, époque de coupe, climat, stockage, etc.) !
Tous mes bois sèchent comme ça et j'ai très très peu de surprises. Ca peut bouger un peu bien sûr, mais ça ne fend plus.
Si tu es plus pressé ; pareil en sac plastique gonflé et fermé : tu retournes chaque fois qu'il y a de la buée dessus, et tu regonfles : à ne pas mettre en plein soleil quand même, et un sac pas trop grand non plus. C'est plus rapide mais demande de l'attention chaque jour ou presque et plus de main d'œuvre.
Dans les deux cas, le carton ou l'atmosphère humide du sac jouent le rôle d'absorbeur-régulateur d'hygrométrie.
Ces méthodes peuvent être complétées lorsque tu es à la bourre ou qu'un client t'a donné un bois pas assez sec... ou pour ceux qui travaillent dans des endroits très humides, par un séchage tout doux dans un mini four électrique (5 euros au vide grenier) sur le minimum possible pendant quelques heures (ça ne consomme quasi rien) genre 30 degrés.
J'ai aussi essayé un bois traité par trempage au PEG (poly éthylène glycol) : pas vu de différence miraculeuse.
Voilà, au jour d'aujourd'hui je ne connais pas mieux, ni plus rapide que mes cartons.
Dernier exemple en date : j'ai pesé la semaine dernière un carton fermé il y a un an : il faisait 16 kilos de loupes de châtaigner gorgé d'eau qui collait la lame de la scie à ruban, etc... Aujourd'hui il fait 12 kilos, il a donc perdu un quart de son poids, sans qu'aucun morceau ne soit fendu ! C'est clair qu'ils ont bougé parfois : tordus, cintrés, vrillés certains même, mais pas fendus... donc exploitables.