Utilisation de vernis, cire et laque pour les patines


Utilisation de vernis, cire et laque pour les patines

Messagede roseleur » Mer 12 Mai 2010 23:03

Dans le sujet consacré aux nitrates et patine du bronze et des métaux cuivreux, lucas nous livre une information sur la photo que gil avait postée dans le même sujet :

Image

bonjour à tous et toutes,
pour information, je vais divulguer le secret de la patine sur la pièce de j-l Toutain.
En fait pour celle là, il ne s'agit pas d'une patine, mais d'une laque : cette pièce à servie à la mise au point du nuancier.
Elle brille un peu trop. La laque s'est imposée avec l'export et l'air salin dans les containers. La patine à froid que nous pratiquions était trop fragile.
Voila, ça faisait quelque temps que répondre à ce sujet me titillait, c'est fait !
Artistiquement votre, Lucas.

En effet la brillance a elle seule permet de détecter la présence d'un revêtement organique, a minima un vernis sur une vraie patine.
Peut on avoir des indications plus précises sur le type de laque utilisée ? Y a t'il tout de même une patine sous-jacente ?

Les revêtements de type vernis, laque, voire peinture n'ont pas forcément une bonne image dans le milieu de la sculpture ou de la fonderie.
Beaucoup de fondeurs ou de sculpteurs les considèrent comme inférieurs. Les cires, huiles, elles, sont très prisées. Sans doute à cause de leur bonne adhérence, de leur effet protecteur, leur brillance idéale et leurs possibilités d'utilisation comme produits d'entretien donc renouvelables. La suie (enfumage) est une autre matière utilisée pour les patines.
Depuis l'antiquité, les revêtements organiques ont été largement utilisés. Sous toutes leurs formes vernis, laque... : tous ces revêtements ne procurant pas une accroche chimique et c'est bien là le grand défaut d'une partie d'entre eux, bien que certains aient une excellente adhérence.
Nombreux sont les exemples dans l'art classique de patines obtenues à partir de vernis.

Il est vrai que que les revêtements organiques présentent généralement un défaut d'adhérence et même des problèmes de vieillissement. Une patine chimique vieillira forcément bien alors qu'un vernis présentera souvent des usures un peu trop voyantes.

Mais ils ont d'autres qualités :
Les vernis permettent des ajustements chromatiques de patines chimiques ou des effets de brillance que la cire ne permet pas. Certaines résines modernes présentent une résistance satisfaisante et une esthétique nouvelle.
Mais c'est là où le bât peut blesser, le support peut devenir invisible complètement dans le cas d'un revêtement complètement opaque : pourquoi faire un bronze alors que de l'acier ou du plastique seraient suffisants ? On peut dire aussi : pourquoi pas ?
Tous les revêtements organiques modernes n'ont pas le défaut de cacher la matière en raison de leur couleur propre ou de pigments.
Les vernis modernes bicomposants sont un apport certain pour la finition et la protection des métaux.

Les vernis présentent également un effet de protection contre les agents atmosphériques et sont plus efficaces que la cire comme dans le cas de cette sculpture.
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Re: Utilisation de vernis, cire et laque pour les patines

Messagede lucas » Lun 25 Oct 2010 17:28

bonjour
voici quelques précisions : en fait, ce procédé est issu des techniques de carrosserie.
Tout d'abord préparer la surface (bronze) : ponçage au 380
Première application d'un apprêt d'accrochage, couche extra fine : en règle générale c'est un acide !
Deuxième, apprêt de charge : le but permettre un travail plus fin en ponçage, genre 800, et ainsi réduire les micro-rayures.
Troisième, application d'une "base" colorée, ici acrylique. (La plus grosse partie du travail a été de mettre au point cette couleur.)
Quatrième, deux couches d'un vernis polyuréthane pour le rendu et l'ajustement de la couleur !

Pour ce qui est de peser le pour et le contre... on obtient, avec ce procédé, une nuance de couleurs variant du gris anthracite
au reflet aubergine, des oranges en dessous : tout cela dépend du type de lumière, artificielle ou naturelle, et de son intensité.
Le gain quant à la fragilité de la pièce est sans conteste et maintenant, on peut en plus toucher sans crainte !
Artistiquement.
lucas
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