La soudure a l'arc pour les nuls

[Thorf]

Je vais récupérer un poste à souder a l'arc... et outre les précautions d'emploi pour lesquelles j'ai été sensibilisé à soigner des guignols qui la pratique sans protection des yeux, j'aurais aimé savoir en deux ou trois paragraphes :

• Comment la pratiquer dans les meilleures conditions ?
• Comment cela marche ?
• Enfin, comment un illustre néophyte peut il s'en sortir ?

Je suis avide de conseils.

[thierry loeve]

Bonjour Thorf,
Bien sûr, on pourrait répondre en quelques paragraphe mais là vraiment je te conseille de te rapprocher de quelqu'un qui sait déjà souder dans ton entourage.
Tout simplement parce qu'il faut voir en réel à quoi cela ressemble.

• Pour le principe de la soudure à l'arc : il s'agit d'un apport de métal de même nature que les pièces à assembler (soudure homogène). Cet apport se fait par la création d'un bain de fusion sur les pièces à assembler et la fusion de métal d'une électrode (+) enrobée d'une gangue .
• Celle-ci, par l'arc électrique créé, va dégager un gaz qui, d'une part favorise la protection du mélange de l'oxygène et d'autre part propulse le métal en fusion. En refroidissant, cette gangue se positionne en surface de la soudure, ce qui permet à celle-ci de se refroidir lentement, et en même temps fait une protection contre l'oxydation.
• C'est cette partie que l'on appelle le laitier et qu'il faut enlever, par piquetage et brosse métallique si l'on ne meule pas la soudure, car elle n'est pas stable.

De plus, on croit souvent la soudure réussie à la vue du laitier qui est lisse et bien régulier alors qu'en dessous c'est la catastrophe.

Sinon, il y a des principes à respecter comme

• l'ampérage en fonction du diamètre de l'électrode,
• diamètre en fonction de l'épaisseur des pièces à souder,
• un environnement large non inflammable (projection d'acier en fusion en hauteur et largeur),
• vêtements en coton,
• lieu non confiné (évacuation des gaz), etc ...
• ainsi que les nuances des électrodes : basiques, rutiles ( les plus employées).

J'y reviendrai plus tard.

[Roland PINON]

Salut Thorf,
Tout d'abord une chose que ne savent pas les néophytes, c'est que suivant le poste, la baguette ne se branche pas toujours au même endroit !

• Si il s'agit d'un poste qui délivre du courant alternatif à la sortie, la baguette se branche sur la pince et c'est tout.
• Si il s'agit d'un poste onduleur, il délivre du courant polarisé et la pince de "masse" et celle pour la baguette peuvent se déconnecter du poste et passer du + au - et inversement. Car dans ce cas la baguette se branche le plus souvent sur le - ( oui , le -).

Pour être certain on regarde sur la boite :

En bas à gauche :
90/125 A, c'est la plage d'ampérage que la baguette accepte ;
45V, c'est la tension à vide minimum pour l'amorçage de la baguette.
Dans le petit carré en bas à gauche :

• si le courant est = (continu), la baguette se branche au - ;
• si le courant est alternatif ~, elle se branche n'importe où.

Dans le petit carré à côté, les pictogrammes indiquent pour quelles positions de soudage cette baguette est faite : en montant et en descendant, au plafond, à plat, en angle en bas, en angle en haut et en corniche (la flèche horizontale à gauche).
C'est une baguette rutile qui est le type de baguette que vous utiliserez 98% du temps.

Voyons un autre type de baguette : C'est une baguette inox.

Courant continu donc baguette au plus 50 V mini et 65/70A, les positions de soudage sont les mêmes.

Le choix des baguettes est important : c'est comme le chocolat, il y en a plein de sortes.
De manière générale, restez dans une grande marque (évitez les baguette en vrac de Casto-Merlin-Brico) et n'hésitez pas à gouter celle de votre voisin ! Elles sont toutes différentes et en général, on finit par avoir ses petites préférences (c'est comme le chocolat, je vous dis !)

En général, le Ø de la baguette est égal à l'épaisseur des pièces à assembler ; et il est préférable de forcer un peu sur les Ampères pour avoir une fusion vive avec une flamme qui repousse bien le laitier.
Ensuite c'est la pratique qui fait le soudeur ... attention aussi aux rayonnements UV, on attrape des coups de soleil très vite et ils sont très méchants ! Parole de ferronnier !

[thierry loeve]

Pour une approche plus poussée de la soudure, on peut consulter ce lien.

[ti serge]

Je crois que tu fais une erreur en disant que le diamètre de l'électrode correspond à l'épaisseur à souder.
En ferronnerie, on emploie de la 2,5 ou de la 3,2 au maximum.
Pour que la soudure soit solide, on fait un bon chanfrein sans pousser l'intensité qui brûle le métal.
Je ne me vois pas souder du fer de 20m/m avec des électrodes de 20.

[bpc]

Je pense qu'il a voulu dire que le diam. de l'électrode est au maximum égale à l'épaisseur à souder : diam. 3.2 mm pour épaisseur de 3 mm, sur ép. 2mm la tôle est détruite par la surintensité.
Enfin, c'est théoriquement vrai avec un poste à souder statique en courant alternatif... mais ce n'est plus du tout vrai avec un onduleur.

[pyarmand]

Bonjour,
La question est ancienne, alors il est déja peut-être trop tard.
je te conseille un bouquin pas cher : les soudures - éditeur SAEP dans tous les bons magasins de bricolage.

1er paramètre important : le réglage de l'intensité en fonction du diamètre de l'électrode.
- Soudure à plat (2 pièces bout à bout) : formule simple (Diamètre de l'électrode - 1) x 50. A moduler suivant l'épaisseur à souder et la pénétration voulue.
- Soudure en angle : idem soudure à plat + 30%
2ème paramètre : la position de l'électrode voir le bouquin.
3ème paramètre : vitesse d'avance de l'électrode, celle que tu donnes.

Il faut, pour progresser, faire un cordon court en observant ce qu'il se passe, piquer le laitier, regarder le résultat avec un oeil critique en comparant aux illustrations, modifier les paramètres d'intensité et de vitesse si besoin.
Tu dois voir, en cours de soudure, le métal devenir liquide de part et d'autre de l'éléctrode.
Il est important que la largeur de métal liquide = 2 fois le diamètre de l'électrode, que la largeur du métal liquide soit répartie de manière égale de chaque côté de l'électrode.

Enfin je te conseille d'acheter une cagoule à obturation automatique ( ~~100 E en grande surface de bricolage).
Bon courage.
salut py

[pyarmand]

Petite précision importante : Plus tu te rapprocheras des bons paramètres, plus le laitier se détachera facilement. Le pied, c'est de voir le laitier se décoller tout seul derrière l'électrode.

Dernier conseil : commence par la soudure à plat ; quand tu auras pigé ce qu'il se passe et surtout ce que tu vois quand tu soudes, tu passes à la soudure en angle.
Courage, c'est en soudant qu'on devient souderon.
PY

[alain valette]

bonjour, j'arrive aussi après la bataille... mais la question doit être fréquemment posée !
Dans tous les métiers où le tour de main est essentiel, la meilleure école est celle de la transmission par un ainé.

Comme l'a bien expliqué thierry dès sa première phrase, fais des essais et fais-toi expliquer "in situ" et "de visu" les gestes, les réglages, les positions à respecter... même si tu as lu tous les ouvrages qui traitent du métier : l'expérience vaut de l'or.
C'est très difficile d'appliquer une méthode lue, d'analyser son geste et son résultat ; c'est plus facile quand on est guidé.

Les livres et références écrites servent aux mises en places et d'aide mémoire pour les cas particuliers, ils sont incontournables !

[michelS]

Et surtout, surtout, préparer les pieces qui seront soudées, en les décapant à blanc, disqueuse ou autres...
C'est 50 % de la réussite.